choix : la liberté individuelle d'assumer les conséquences

© Lubo Minar

Je n’ai pas le choix, je dois…

Qui parmi nous n’a jamais prononcé ces mots pour justifier ses actions ?

Combien de fois avez-vous conclu vos réflexions par la phrase … de toute façon, je n’ai pas le choix” ?

De même; combien de fois cette phrase vous a servi de prétexte pour accepter de faire des choses qui ne correspondent en rien à vos valeurs ?

Mais, êtes-vous certain d’être confronté à une obligation, de ne vraiment pas avoir le choix ? La décision était-elle vraiment hors de votre contrôle ? Est-ce qu’il n’était pas plus facile d’adopter ce point de vue que de regarder la réalité en face ?

Cette semaine, je vous propose de nous pencher sur le phénomène du choix, quitte à bousculer un peu les certitudes établies.

Choix ou arbitrages ?

En premier lieu, avez-vous bien conscience qu’il n’existe absolument rien, aucune force extérieur, qui vous oblige à faire quelque choix que ce soit ?

Ainsi, rien ni personne ne vous oblige à :

  • Accepter quelque chose qui vous déplaît.
  • Dire oui quand vous pensez non.
  • Être polie et respecter les règles sociales.
  • Payer vos impôts à l’heure… ni même les payer tout simplement.
  • Faire le choix d’aller travailler quand vous n’en avez pas envie.
  • Accepter l’autorité d’une personne ou d’une institution

Je sais que ces affirmations paraissent absurdes. Pourtant, rien ne vous contraint physiquement à prendre ces décisions. Vous les prenez délibérément, sans l’intervention de la moindre force extérieure.

Partant de ce fait, il est intéressant de comprendre pourquoi nous faisons ces choix et surtout pourquoi ils nous semblent être les seuls possibles. Et la réponse tient en un seul mot : arbitrage.

Arbitrage par les conséquences

Si rien de ce que nous choisissons de faire ne représente une obligation, le fait est que nous décidons en fonction des conséquences réelles ou supposées de ces choix.

Ces conséquences qui influent sur nos choix sont de 2 types :

  1. Externes : toutes les amendes, pénalités et autres répercussions judiciaires, fiscales, administratives ou sociales.
  2. Internes : le regard que l’on porte sur soi, sur ses valeurs, la façon dont on gère tous ces messages de notre enfance qui ont façonné notre personnalité.

Ainsi, dire que l’on a pas le choix ni signifie pas que l’on agis sous la contrainte d’une force extérieure. Au contraire, se réfugier derrière cette excuse, c’est refuser d’admettre que les conséquences d’un choix différent seraient soit insupportables,soit totalement en désaccord avec ses propres valeurs. Ni plus ni moins.

Nous préférons donc la solution choisie au fait d’affronter les conséquences – encore une fois supposées ou réelles – qui pourraient naître d’un autre choix.

Assumer ses décisions

Prendre conscience de ce que représente réellement ce “Je n’ai pas le choix” est important. Cela nous permet de modifier radicalement la façon dont nous prenons nos décisions.

D’abord, cela nous permet de prendre la pleine responsabilité de nos choix. De ne plus les reporter – ou se cacher – derrière de prétendues causes externes. Nous reprenons les rênes de notre vie.

De même, nous verrons que cela change notre rapport aux autres. Nous voyons différemment la façon dont, eux aussi, prennent leurs choix.

Devenir qui l’on souhaite

Remettre en cause la façon dont nous opérons nos choix peut nous obliger à sortir de notre zone de confort. Cependant, cette habitude est très valorisante. Elle permet de développer considérablement la confiance en soi et surtout de s’aligner avec ses propres valeurs de vie.

Ainsi, la prochaine fois que l’on vous demandera de faire ou d’accepter quelque chose, posez-vous la question. Essayez de comprendre pourquoi vous faites le choix d’accepter.

En effet, ce questionnement permet de déconnecter le fonctionnement automatique de votre cerveau. Vous l’empêchez de prendre des décisions le plus souvent basées sur des biais cognitifs.

Ainsi, il devient possible d’évaluer les conséquences réelles de vos choix. Est-ce si important que j’accepte ? Que vais-je y gagner ou y perdre ? Quelles seront vraiment les conséquences si je dis non ? Puis-je vivre avec ?

De même, prendre le temps de cette réflexion peut ouvrir de nouveaux horizons. En laissant faire votre cerveau, vous acceptez ses évaluations de la situation. Évaluations qui sont basées sur des éléments comme : l’expérience passée dans d’autres circonstances, les obligations et interdits issus de votre éducation, vos peurs et en particulier celle de la nouveauté… bref beaucoup de limites.

Au contraire, en reprenant les rênes, vous avez la possibilité d’examiner objectivement d’autres alternatives. D’autres solutions ou façons de faire que vous auriez jugé irréalisables, folles ou inaccessibles. Et, souvent, vous vous rendez compte que c’est possible ! Qu’il existe d’autres possibilités. À vous de les exploiter.

Respecter les choix

Reprendre la liberté de ses choix en fonction de ses propres valeurs, de ses propres arbitrages implique une autre conséquence plus inattendue dans notre relation aux autres.

En effet, accepter ses propres choix, et en assumer les conséquences, nous permet de remettre en cause ce paradigme relationnel à la source du jugement.

Pour commencer, nous acceptons plus facilement que les autres fassent également leurs propres choix, en fonction de leurs arbitrages. Nous perdons cette habitude de les juger au travers de nos propres grilles de lectures. Nous comprenons enfin que les choix des autres ne nous appartiennent pas.

Ensuite, cet “éloignement” nous permet de ne plus regarder les autres pour s’y comparer. Nous pouvons enfin nous focaliser sur nos propres vies, nos décisions, notre contexte. Ce qui est “bien” ou “mal” pour l’autre ne l’est pas obligatoirement pour nous-mêmes ! On cesse enfin de vouloir devenir un autre pour redevenir soi-même.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, apprendre à faire ses choix et les assumer est le meilleur moyen de stopper la mécanique nocive et destructrice du jugement de valeur.

En pratique ?

En pratique, vous disposez déjà de tout ce qui est nécessaire pour entamer ce changement.

Si vous n’osez pas, si vous ne vous sentez pas en confiance, si vous sentez le besoin d’être accompagné, votre sophrologue peut vous aider.

Cette aide portera sur des outils et des techniques destinées à renforcer votre confiance, à prendre le recul nécessaire, à lâcher prise vis-à-vis des freins qui pourraient vous retenir.

N’attendez pas de lui qu’il change votre vie, il n’y a que vous qui êtes en mesure de le faire… et c’est bien plus facile qu’il n’y paraît