Supervision : une étape nécessaire pour les professionnels

Quel est l’intérêt de la supervision pour les sophrologues ?

S’applique-t-elle uniquement aux débutants, aux plus expérimentés ou à tous ?

Quel est le profil type d’un(e) superviseur ?

Voici autant que de questions qui se posent souvent quand on aborde ce sujet. Bien entendu, ces questionnements ne sont pas le propre de la sophrologie. On les retrouve dans de très nombreux métiers.

Cependant, notre métier n’étant (hélas) toujours pas réglementé, la supervision occupe une place particulière dans le parcours des professionnels.

Je vous propose donc de faire un petit tour de cette pratique, de ses multiples avantages, mais aussi de ses dérives.

De l’intérêt de la supervision pour un sophrologue

La supervision est d’une grande importance pour la carrière professionnelle d’un sophrologue. En effet, elle lui permet de bénéficier d’un regard extérieur et d’un accompagnement dans la pratique de son métier.

La supervision en 5 points

S’il fallait résumer quelques-uns des avantages de la supervision pour un sophrologue, voici ce qui me semble être les 5 principaux :

  1. Amélioration de la pratique : La supervision permet au sophrologue de recevoir des feed-back constructifs sur sa pratique. Ces échanges permettent d’identifier ses points forts et ses points faibles et d’améliorer sa technique.
  2. Développement professionnel : La supervision permet au sophrologue de se développer professionnellement. La supervision peut lui permettre d’apprendre de nouvelles techniques ou méthodes. De même, cet échange est l’occasion de s’informer sur les dernières tendances ou de rester à jour sur les normes et les réglementations.
  3. Gestion de cas difficiles : La supervision permet au sophrologue de discuter des cas difficiles et complexes avec un superviseur expérimenté. Ainsi, ce dernier peut l’aider à trouver des solutions. Ou, à défaut, à gérer les situations de manière plus efficace.
  4. Prévention du burn-out : La supervision peut aider à prévenir le burn-out. En effet, nous sommes souvent confrontés à des situations lourdes. Il n’est pas toujours facile de cloisonner les choses. Nous sortons souvent du travail avec en tête pleine de choses négatives. Aussi, en permettant au sophrologue de prendre du recul, la supervision lui permet de prendre soin de son bien-être émotionnel.
  5. Déontologie professionnelle : La supervision permet de discuter de questions de déontologie et de dilemmes professionnels avec un sophrologue plus expérimenté. Cette démarche contribue à maintenir une pratique professionnelle, éthique et responsable.

Pour qui ?

En résumé, la supervision est donc un élément clé de la pratique professionnelle du sophrologue. En effet, elle améliore la qualité de la pratique, développe les compétences professionnelles et prévient les problèmes émotionnels.

C’est pourquoi elle s’adresse à tous les sophrologues. Qu’il soit débutant ou expérimenté, le professionnel a tout à y gagner.

Ce que la supervision n’est pas.

Cette pratique essentielle à l’amélioration continue du sophrologue a parfois tendance à être détournée de son objectif principal. Il me semble important de clarifier 2 points.

Ainsi, gardez en mémoire que la supervision n’est pas :

  1. Une formation : n’attendez pas de vos échanges ce que vous attendriez d’une formation. Votre superviseur n’est pas un formateur. Il n’est pas là pour vous inculquer une façon de faire mais pour vous faire réfléchir à la votre.
  2. L’occasion de vous vendre une méthode ou un « gadget » de la sophrologie. Tout comme le mentorat, la supervision n’a pas pour objet de vous apporter autre chose que l’accompagnement et la réflexion partagée sur votre métier.

Qu’attendre d’un superviseur ?

En premier lieu, il est important de rappeler que notre profession n’étant pas réglementée, contrairement au domaine médical ou social, il n’existe pas de formation officielle. N’importe qui, sophrologue ou non, peut donc s’improviser superviseur.

Dans ces conditions, le bon sens et un minimum de vérification s’imposent. N’hésitez pas à « tester » et à changer de superviseur si vous avez le moindre doute sur le bien-fondé de son expérience ou de ses motivations.

Pour ma part, je reste toujours dubitative quand je vois apparaître des propositions de supervision qui émanent de jeunes professionnels, avec peu ou pas d’expérience pratique. Dans ces conditions, il me semble difficile d’avoir le recul suffisant pour appréhender certaines situations particulières. La supervision, c’est aussi une forme de transmission de l’expérience. Encore faut-il en avoir.

Portrait chinois du superviseur idéal

Dans l’idéal, le superviseur devrait :

  1. Être attentif: le superviseur doit être attentif à l’ensemble des aspects du travail du sophrologue qu’il supervise. Cela implique d’être attentif aux détails de son travail, à son comportement, à ses compétences. Mais aussi à son niveau de stress et de satisfaction au travail.
  2. Être empathique: le superviseur doit être capable de se mettre à la place du sophrologue qu’il supervise et de comprendre ses émotions, ses besoins et ses points de vue. Cette attitude empathique est essentielle pour aider le sophrologue à se sentir soutenu et compris.
  3. Être constructif: le superviseur doit être capable de donner des commentaires constructifs et des conseils utiles pour aider le sophrologue à améliorer ses compétences et à surmonter les obstacles. Il doit être en mesure de prendre le recul nécessaire pour identifier les problèmes et proposer des solutions.
  4. Être respectueux: le superviseur doit respecter la confidentialité des clients et le travail du sophrologue. Il doit également être respectueux des différences culturelles, des valeurs et des croyances des clients et des sophrologues. Le courant, l’école ou le syndicat doivent rester à la porte.
  5. Être responsable: le superviseur doit veiller à ce que le sophrologue respecte la déontologie de la profession.

Conclusions

J’espère qu’au travers de cet article j’aurais réussi :

  • À rassurer celles et ceux qui font appel à des sophrologues sur le fait qu’il existe des procédures pour leur garantir une pratique en toute sécurité. Si le risque de dérive sectaire n’est jamais totalement absent, la profession s’organise pour le combattre.
  • Inciter mes confrères et consœurs qui ne pratiquent pas encore à se rapprocher rapidement d’un sophrologue expérimenté pour mettre en place une supervision.

C’est une démarche qui doit être régulière. 4 à 6 échanges par ans avec un superviseur peuvent vous permettre de progresser et offrent une sécurité pour détecter d’éventuels manques de recul qui pourraient vous porter préjudice.

Et, oui, si je supervise des sophrologues, moi aussi je continue à me faire superviser !