Demander conseil aux autres mais décider par soi-même

Il nous est tous arrivé de demander conseil à une personne ou un groupe pour tenter de résoudre un problème.

Il arrive qu’après avoir identifié le sujet et fait des recherches, les résultats soient tellement nombreux et contradictoires que nous ayons besoin d’un œil extérieur. Nous cherchons ailleurs le recul qui nous manque.

De même, il nous semble parfois judicieux de demander conseil à des personnes que nous jugeons plus expérimentées et qui ont un savoir plus important. Nous souhaitons savoir ce qu’il/elle a fait ou ferait pour faire face à notre problème.

Alors, pourquoi ça ne fonctionne pas à tous les coups ? Pourquoi n’obtenons-nous pas les mêmes résultats ? Partant de ce fait, pourquoi continuons-nous à demander conseil et à tout faire pour appliquer les recommandations à la lettre ? Ne passons-nous pas à côté de quelque chose ? C’est ce que je vous propose de découvrir cette semaine.

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Bon ou mauvais conseil ?

A priori, lorsque nous allons demander conseil à une personne que nous avons identifiée comme ayant plus de recul, d’expérience ou de connaissance que nous, nos attentes peuvent se résumer à l’une des deux questions fondamentales :

  • Soit de savoir ce que cette personne a fait pour résoudre le problème.
  • Soit de savoir ce que cette personne ferait si elle se trouvait dans la situation qui est la vôtre.

Qu’elles soient posées de façon aussi directe ou qu’elles prennent des formes plus complexes, avec des approches préliminaires et des demandes détournées, au final, nos attentes nous ramènent toujours aux mêmes questions.

Une fois la réponse obtenue et les remerciements d’usage effectués, nous exécutons à la lettre le conseil reçu.

Dans le meilleur des cas, cela fonctionne. Nous réussissons à résoudre notre problème et nous sommes heureux d’avoir eu le réflexe, l’intelligence et l’humilité d’aller demander conseil.

Toutefois, il arrive que cela ne fonctionne pas. Que l’on échoue malgré nos efforts. Et là, il se passe une chose extraordinaire, qui défie toute logique :

  • Soit nous abandonnons immédiatement et considérons que le conseil était mauvais. De plus, nous avons souvent tendance à déconsidérer celui ou celle que nous avons sollicité, voir à lui faire porter la cause de notre échec.
  • Soit nous recommençons, encore et encore, sans jamais réussir, jusqu’à l’abandon définitif.

« La foliec’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent ».

Albert Einstein

Alors, pourquoi n’y arrivons-nous pas ? Comment faire ?

L’importance du contexte

En premier lieu, il me semble important de rappeler toute l’importance du partage et de la transmission. J’ai beaucoup appris de mes maîtres, j’ai intégré et assimilé, je restitue et je partage. Le cycle Shu Ha Ri prend encore une fois tout son sens ici.

Par conséquent, l’échec et l’abandon sont les pires solutions. S’il arrive souvent que l’échec soit source d’apprentissage, dans ce cas précis il ne fait que créer de la frustration et du ressenti. Il entame, à tors, l‘image de soi et la confiance en soi. Or nous en avons besoin pour aller de l’avant.

Demander conseil, c’est savoir reconnaître ses imites, mais aussi une façon de se construire en se confrontant à la pensée des autres. S’en priver, c’est s’enfermer dans un immobilisme intellectuel.

Ceci étant, revenons à la question initiale : pourquoi le conseil n’a pas marché pour nous ? Qu’est-ce que j’ai manqué ? Et surtout, comment faire !

En fait, aussi détaillé soit-il, le conseil reçu est souvent décontextualisé. Nous savons ce qui a été fait et comment cela a été fait. Mais nous n’avons aucune idée du cadre, du contexte, ni de la stratégie dans laquelle la solution a été trouvée et appliquée.

Prenons un exemple :

Imaginons que vous me demandiez comment construire votre réseau, gagner en confiance en vous. Et que je vous suggère de rejoindre l’un des nombreux clubs associatifs de votre région comme l’a fait l’un de mes autres clients.

Si vous êtes motivé, animé par la curiosité. Que vous y allez avec l’envie de rencontrer d’autres personnes et que l’activité vous passionne, comme cela a été le cas pour ce client, vous avez toutes les chances de réussir.

Par contre, si vous avez des doutes sur la méthode, que vous hésitez sur l’activité, que le fait de participer régulièrement devient une obligation… vos chances d’atteindre l’objectif sont faibles.

Quand vous demandez conseil, souvenez-vous : ce qui fonctionne pour l’un ne fonctionne pas obligatoirement pour l’autre. Nous ne sommes pas tous et toutes dans les mêmes conditions, les mêmes contextes.

Demander conseil aux autres, mais décider par soi-même

Si le fait de savoir aller demander conseil est une qualité, le fait de s’approprier ce conseil et de prendre le recul nécessaire avant de décider par soi-même en est une autre tout aussi importante.

En effet, se retrouver face à une situation inconnue, sans informations, à ne pas savoir comment aborder le problème même le plus simple, n’est ni plus ni moins qu’une situation de crise. Et, dans un précédent article, nous avons vu à quel point notre cerveau aime les solutions, sur tout quand elles sont simples.

Par conséquent, il est essentiel de reprendre la main sur nos automatismes. Demander conseil ne signifie pas l’appliquer sans discernement. Il nous faut donc nous l’approprier.

La première étape est de bâtir une stratégie en fonction de son propre contexte. Est-ce la bonne action, au bon moment et au bon endroit ? Correspond-elle à mes objectifs et à mes valeurs de vie ?

Est-ce que ce conseil provoque un effet moteur positif ? L’idée me motive, me redonne du courage. Ou, est-ce qu’elle éveille de l’incertitude, de la crainte et des hésitations ? Si c’est le cas, les chances de réussite sont bien moindres !

Non, il n’existe pas de solution toute faite qui soit adaptée à votre cas. Décider par soi-même de comment et quand appliquer ce conseil, c’est un peu comme une retouche sur un vêtement : on passe du standard pas toujours adapté au sur-mesure. C’est ce qui fait toute la différence.

En conclusion

Tous les jours, mes clients viennent me demander conseil. Pourtant, en tant que sophrologue, il ne me revient pas de leur expliquer ce qu’ils doivent faire. Mon seul travail est de leur permettre de se mettre dans les meilleures conditions pour effectuer leurs propres choix.

Nous sommes toutes et tous capables de faire cet exercice. De prendre ce recul nécessaire. Si certains ont besoin d’être accompagnés plus que d’autres pour débuter, plus on pratique, plus les choses deviennent naturelles.

En outre, les gains sur l’estime de soi sont immédiats et durables et cela n’a pas de prix.