stress burn-outLe stress est donc, nous l’avons vu dans le volet précédent, un syndrome d’adaptation à une situation ou un état, le plus souvent négatif. Sur le long terme, il est à l’origine de manifestations physiologiques et psychologiques graves.

Ce second volet est consacré à l’une des formes de stress qui représente un véritable phénomène de société : le stress professionnel.

Nous verrons quel en est l’origine, ses conséquences, pourquoi et comment apprendre à le gérer plutôt que de chercher à l’éliminer.

Stress et performance :

Dans notre société contemporaine, la source du stress est plus souvent liée au concept de performance et d’image qu’à notre survie en milieu hostile même si, parfois, l’un ne va pas sans l’autre dans une économie en crise.

Dans la suite de cet article, nous considérerons le stress comme :

«un état psychologique issu de la perception d’un déséquilibre entre les attentes perçues et l’autoévaluation de ses propres capacités à rencontrer les exigences de la tâche» – Jacques Larue

Cette définition montre bien que le stress est ressenti propre à chaque individu. Il apparaît lorsque ce dernier ne se sent pas à la hauteur des demandes qu’il perçoit ou de l’image qu’il veut donner, que ce soit dans sa vie personnelle ou professionelle.

Mais la réalité est que nous avons tous besoin d’une dose de ce stress pour passer à l’action. Tant qu’il reste dans les deux premières phases identifiées par Selye, réaction d’alarme et résistance, nous considérons la source de ce stress comme un «défi» et elle contribue à notre «motivation», au passage à l’action. Le stress devient alors un facteur de performance, voire de réussite. C’est ce qu’ont démontré les Drs Yerkes et Dodson dans leurs travaux sur la théorie de l’incitation.

Bon stress, mauvais stress :

Stress Travail - Yerkes DodsonÀ la lecture de cette étude, résumée par la courbe présentée ici, on se rend bien compte qu’il n’existe pas de bon ou de mauvais stress, mais que chacun a son propre seuil de tolérance au stress.

Un seuil au-delà duquel le corps va réagir en déclenchant les manifestations physiologiques et physiques. Nous serons alors face à ce fameux burn-out.

Selon le Dr Patrick Légeron, psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne à Paris et auteur de nombreux travaux et ouvrages sur le stress, ce burn-out touche entre 5 et 10% des salariés, avec des conséquences plus ou moins graves selon le degré et la personnalité. Les signes annonciateurs sont souvent les mêmes : palpitations, mains moites, suées, digestion difficile, troubles du sommeil, une émotivité exacerbée, consommation accrue de tabac ou d’alcool.

Pour Patrick Légeron, il est important d’agir dès l’apparition de ces signes, car laisser se prolonger une telle période de stress intense provoque un épuisement physique et psychologique dont il encore plus difficile de sortir.

En effet, après une période de stress prolongé, le corps sera dans un état de fatigue extrême conséquence physiologique du burn-out. Une fatigue telle qu’elle résistera à un weekend ou même une semaine de congés. Une fatigue accrue par les troubles du sommeil et qui s’accompagne parfois d’un véritable refus du corps : chaque mouvement devient pénible quand il n’est pas impossible.

Du point de vue psychologique, le burn-out a pour conséquence une perte des émotions. La personne en burn-out a l’impression de ne plus rien éprouver, d’être vide et indifférente. Elle doit également faire face à un mal-être et une dévalorisation de soi qui sont, selon le Dr Légeron, les composantes dépressives du burn-out.

Il convient donc à chacun d’apprendre quelles sont ses propres limites, où s’arrête sa phase de résistance et où commence la phase d’épuisement. Cet apprentissage passe souvent par une redécouverte de son corps et surtout des sensations qu’il nous procure et que nous devons utiliser comme signaux d’alerte.

Dans le prochain volet (disponible ici), nous aborderons comment la sophrologie peut vous accompagner dans cet apprentissage de vos limites et quels sont les outils qu’elle se propose de mettre à votre disposition.

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