retraite spirituelleUne retraite spirituelle, prendre du temps pour me poser : j’en rêverais, mais…

Combien de fois ai-je entendu cette phrase ! Chacun a sa bonne raison, son excuse, pour justifier le fait de n’avoir jamais réussi à passer le pas.

Nous avons souvent une idée assez austère de la retraite spirituelle : longue, dans un lieu coupé du monde, inconfortable… Des images naturelles qui renvoient à la conception religieuse et monacale de ce qui ne doit être qu’un outil.

Si la retraite spirituelle classique en communauté reste une expérience extraordinaire, un moyen unique de s’extraire de l’agitation permanente. Ce que l’on sait moins, c’est que cette démarche peut aussi s’envisager sur une journée ou même quelques heures, chez soi.

Quel est le principe de la retraite spirituelle ?

Je ne crois pas avoir de recul suffisant pour définir, avec mes propres mots, et restituer toute la dimension de ce qu’est une retraite spirituelle. Pour cette raison, j’emprunterai ceux de Patrice Gourrier :

« Chez soi ou en communauté, la retraite est une respiration du corps et de l’esprit qui nous permet d’aller vers un horizon qui nous dépasse, vers un vide et un silence habités par autre chose que le faire ou l’avoir »
Quarante jours avec Maurice Zundel et les Pères du désert – Presse de la renaissance

Une respiration du corps et de l’esprit. Un vide et un silence habités. Autre chose que le faire et l’avoir… voilà un programme qui fait envie et change radicalement la vision grise et triste que l’on pourrait avoir d’une telle expérience.

L’objectif est donc de s’extraire, physiquement et intellectuellement de la routine, de l’agitation (souvent improductive) et de la pression que nous subissons de façon plus ou moins consciente.

La retraite spirituelle, même si elle ne dure que quelques heures ou même quelques instants, demande un premier effort qui est celui d’accepter de s’extraire de ce courant tumultueux. C’est un effort, car souvent nous devons lutter contre cette petite voix : tu n’as pas que cela à faire, est-ce bien raisonnable, tu as du travail, quelle image vas-tu donner…

Ces émotions font, en elle-même, un excellent sujet de méditation. Il ne faut pas les refouler, mais plutôt les accepter et tenter de les comprendre avec objectivité : pourquoi serai-je coupable de prendre du recul ? Le monde va-t-il s’arrêter si je prends quelques heures pour refuser la pression extérieure et retrouver le meilleur de moi-même ?

Quelques exercices de sophrologie, basés sur la respiration, peuvent faciliter cette phase de transition, aider à s’affranchir de ces injonctions et à faire taire cette petite voix.

Le vide et le silence ?

Le vide dont parle Patrice Gourrier est celui que nous ressentons quand nous nous séparons de tout ce qui nous oppresse. Mais ce vide est là pour laisser la place à d’autres choses : l’esprit. La conscience.

En faisant taire le bruit, vous retrouvez le silence nécessaire pour vous écouter, vous observer : agir en pleine conscience. Oui, j’ai bien dit agir.

Une autre erreur commune au sujet de la retraite spirituelle est de croire qu’elle est obligatoirement synonyme de passivité ou de fuite. Si la notion de fuite n’est pas totalement réfutable – nous fuyons quelques heures l’agitation et le bruit – il en va tout autrement de la passivité.

La pleine conscience n’a rien de passif, ni sur le plan physique ni sur le plan intellectuel. Si elle peut se pratiquer assise, elle se pratique également en marchant, en mangeant ou en effectuant toutes autres tâches. L’essentiel est d’être présent à soi-même, attentif à chaque geste, chaque mouvement.

Où et quand vous le souhaitez.

Si l’on fait le bilan, on s’aperçoit qu’une simple pause le midi suffit à effectuer une mini retraite spirituelle :

  1. On s’extrait de l’agitation;
  2. On s’apaise ou l’on médite;
  3. On marche, on agis… ou l’on mange en pleine conscience;
  4. On revient doucement à l’agitation, reposé et calme.

Faute de pouvoir effectuer une véritable retraite, de plusieurs jours, pour effectuer un travail beaucoup plus profond, vous voici en mesure d’organiser vos propres parenthèses et de les adapter au temps dont vous disposez.

marche pleine consciencePetit exercice de marche en pleine conscience

Une simple promenade peut devenir un véritable exercice de pleine conscience : respirez profondément plusieurs fois pour vous détendre puis commencez à marcher, doucement.

Amorcez le mouvement du pied sur l’inspiration et posez-le sur l’expiration. Essayez de garder toujours le même rythme, celui de votre respiration naturelle.

Marchez les épaules relâchées et le dos droit. Attentif au contact de vos pieds sur le sol. Observez le déroulé de ce dernier : du talon à la pointe du pied.