Ce qui nous motive

Qu’est-ce qui vous motive vraiment ?

Vous êtes-vous déjà posé la question de ce qui peut éveiller en vous une énergie insoupçonnée et vous pousser à battre des montages ?

Il se peut que l’article précédent ait remis en question certaines de vos certitudes ou soulevé de nouvelles questions sur ce sujet.

En tout cas, vous l’aurez compris, nous avons déjà éliminé le fait que ce soit uniquement l’appât du gain qui nous motive. Cela, quelle qu’en soit la forme.

De même, je ne vous parlerai pas de la pyramide de Maslow. En effet, si le principe est instructif, l’approche est trop globale. Elle aborde nos besoins et non ce qui nous motive au-delà des niveaux essentiels à notre sécurité.

Alors, qu’est-ce qui nous pousse à dépasser les limites, à nous investir et qui rend l’effort tellement plus naturel et agréable au point de ne plus le subir ?

Les différentes typologies de motivation

Les différentes études et recherches menées pour savoir ce qui nous motive ont permis de mettre en évidence trois types de systèmes de motivation.

L’instinct de survie

Nous sommes ici sur le niveau le plus primaire et le plus « animal » du fonctionnement de notre cerveau : se nourrir, se reproduire et se protéger .

Cet instinct de survie se retrouve dans les deux premiers niveaux de la pyramide de Maslow. Ce qui explique ma remarque sur les limitations de ce modèle dans le cas qui nous intéresse aujourd’hui.

Bref, vous l’aurez compris, si l’instinct de survie nous pousse à agir, à être imaginatifs, combatifs et qu’il mobilise l’énergie, c’est uniquement pour répondre au danger.

La motivation extrinsèque ou contingente

Derrière ces jolis mots se cache un concept que nous connaissons toutes et tous pour l’avoir subit ou pour l’avoir utilisé un jour : la carotte et le bâton !

La motivation est ainsi entretenue, d’une part par le désir conscient d’obtenir la récompense et, de l’autre, par la peur de la punition en cas d’échec.

En premier lieu, vous aurez très certainement reconnu là les « techniques de base » de l’éducation telle que beaucoup de parents la pratiquent. Toute fois, c’est dans la sphère professionnelle que cette pratique est la plus utilisée, à tort. En effet, de nombreuses études en ont démontré les limites.

Ainsi, il est prouvé que cette technique de motivation fonctionne très bien pour les activités procédurales basiques. Au contraire, dès qu’il faut être créatif, sortir de la procédure ou du cadre, cela ne fonctionne plus. Pire, ce type de motivation peut être néfaste et donner de moins bons résultats !

Or, si nous regardons nos activités professionnelles, beaucoup demandent de la créativité, de l’agilité intellectuelle. Les entreprises recrutent plus sur la capacité à développer l’ensemble de nos soft skills que pour notre capacité à répéter le même geste technique.

Par ailleurs, ce système de carotte / bâton incite souvent à adopter une « mauvaise conduite ». À tricher, manipuler ou tenter de s’arranger avec ses valeurs. C’est une pente glissante.

Pour finir, la motivation extrinsèque engendre une forme d’accoutumance. Pour l’entretenir, il faut une carotte toujours plus grosse ou un bâton toujours plus douloureux. Bref, ce système a ses limites.

Ces 3 choses qui nous motivent

Vous l’aurez certainement deviné, s’il existe une motivation extrinsèque, qui vient de l’extérieur, et qu’elle ne fonctionne pas, alors il doit y avoir une motivation intrinsèque ! Vous avez raison, et c’est elle qui nous intéresse.

L’un des auteurs les plus accessibles pour découvrir ce sujet est Daniel Pink. Paradoxalement, il n’est ni chercheur ni médecin, mais journaliste.

ce qui nous motive

Spécialisé dans l’évolution du monde du travail, il a réalisé un travail de synthèse et d’analyse de toutes les études disponibles sur le sujet de la motivation.

Pour lui, ce qui nous motive se résume en un savant équilibre entre 3 composantes :

  • Le sens.
  • L’autonomie.
  • La maîtrise.

Le sens est nécessaire, car, pour maintenir mes efforts, j’ai besoin de savoir ce que je fais et pourquoi je le fais. Pour aller plus loin, j’ai besoin d’avoir une vision. De savoir que je me donne pour quelque chose que je comprends. Pour me dépasser, j’ai besoin d’une cause qui dépasse ce que je suis. Qui me permet de participer à quelque chose de plus grand que moi.

L’autonomie renvoie à notre capacité à déterminer par nous même comment résoudre les problèmes qui se posent à nous. Mais c’est aussi, le cas échéant, de décider avec qui nous souhaitons le faire, et dans quelle temporalité. Nous ne sommes plus sous le coup d’une contrainte externe.

La maîtrise est un objectif qui résulte de la liberté de développer un savoir-faire, mais aussi de nouveaux talents choisis. Elle requiert un investissement et des efforts librement consentis.

Ces trois éléments sont comme les pieds d’un tabouret. S’il en manque un ou si l’un des trois n’est pas assez solide, vos projets ne tiendront pas.

La checklist

Cette vision de ce qui nous motive s’applique aussi bien au domaine professionnel que personnel. Par ailleurs, il devient très facile de faire le point sur nos actions au travers de questions simples :

  • Ce que je fais a-t-il un sens pour moi ? Y a-t-il un objectif final choisi ?
  • Suis-je maître de mes actes, de mes mouvements (d’une partie) de mon temps ?
  • Mon activité m’apporte-t-elle une satisfaction intellectuelle ? De nouveaux savoirs (faire) ?

Derrière chaque réponse négative, il y a peut-être un choix de vie à faire.

Et si vous pensez encore que c’est impossible car « vous n’avez pas le choix », alors je vous renvoie vers l’article qui montre que la liberté individuelle repose sur l’art d’en assumer les conséquences.