Manque de sommeil des etudiantsLe manque de sommeil n’est pas un phénomène exclusivement réservé à l’adulte.

À quelques jours de la 16e journée nationale du sommeil, une étude tire la sonnette d’alarme sur le sommeil de nos ados et des étudiants.

Si cette étude permet de revenir sur les conséquences du manque de sommeil, elle apporte également un éclairage assez révélateur sur les causes de ce phénomène.

Non, contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce ne sont pas les soirées bien arrosées ni les sorties entre amis qui arrivent en tête du palmarès, mais bien le stress et la déprime.

Des chiffres alarmants

Les résultats de la dernière enquête réalisée par la SMEREP, la sécurité sociale étudiante et mutuelle, dressent un portrait assez alarmant du sommeil de nos ados et étudiants.

Chez les étudiants, ils sont 30% à rencontrer des problèmes de sommeil. Ces troubles sont causés, à 52% par le stress, mais ce chiffre est une moyenne nationale. Si l’on se concentre sur la région Ile-de-France, ce chiffre passe à 70%.

Comme pour l’adulte, cette détérioration des conditions de sommeil a pour origine des problèmes d’endormissement et des réveils nocturnes. Ces phénomènes sont amplifiés par la très faible durée du sommeil. Ils sont ¼ à dormir moins de 6h.

Nos lycéens ne sont pas mieux lotis : 2 sur 5 ont des problèmes de sommeil et ici aussi le stress reste le facteur principal (40%) du manque de sommeil. Ils sont 90% à dormir moins de 8 h par nuit et 1 sur 5 dort moins de 6 h.

Ces chiffres sont alarmants, tant par la dimension de la population touchée que par les effets induits qu’ils provoquent.

Les effets du manque de sommeil

Les effets du manque de sommeil ont été décrits de façon très détaillée et exhaustive dans un article du Huffington Post qui a déjà beaucoup circulé. Il me semble difficile d’y apporter le moindre élément nouveau.

Par contre, il me semble important d’attirer votre attention sur la population touchée. Nos lycéens et nos étudiants sont les adultes de demain.

Cela signifie-t-il que 30% de la population arrivera à l’âge adulte avec des risques accrus de maladies cardiaques, de diabète, de cancers ? Qu’ils seront moins fertiles, plus émotifs, usés par le stress dès leur entrée dans la vie active… du moins ceux qui y arriveront, car aujourd’hui cette étude montre aussi qu’ils sont 7% à avoir eu des idées suicidaires dans les 12 derniers mois.

Pour autant qu’il m’en souvienne, la situation était bien différente il y a quelques années. Est-ce là une évolution normale de notre société ? Devons-nous laisser faire ?

Comment lutter ?

Comme simple sophrologue, il est des combats qui sont impossibles. Le sacrifice financier et personnel des études est renforcé aujourd’hui par l’incertitude économique et le manque chronique de travail.

Aucune de nos techniques, aussi efficaces soient-elles, n’en viendra à bout, et il nous faut y faire face. Heureusement, il existe d’autres facteurs sur lesquels il est possible de jouer pour tenter de réduire ce stress.

Les parents ont un rôle essentiel à jouer dans ce processus : sans toujours nous en rendre compte, nous transmettons à nos enfants nos regrets ou nos angoisses. Nos regrets de n’avoir pas fait assez bien, et nous voulons donc qu’ils fassent mieux. Nos angoisses qu’ils n’accèdent pas à une vie socialement réussie, qu’ils ne s’en sortent pas. Pour cela, nous les poussons à se dépasser, à nous dépasser.

Ces réactions sont tout à fait normales, nous voulons le meilleur pour eux… à ceci près que nous le faisons de façon parfois excessive et créons nous même la pression : nous devenons la source principale de stress.

Les pousser à collectionner des diplômes, à viser l’excellence et les sommets est-il vraiment indispensables à leur bonheur, ou est-ce que cela sert essentiellement à flatter notre ego ? Ne faut-il pas casser l’image de la réussite, basée sur le pouvoir et l’argent, qui aujourd’hui est mise en cause dans le processus de stress qui frappe de nombreux travailleurs au bord du burn-out ?

Peut-être que le fait de revoir nos propres notions de réussite sociale au profit du bien-être aurait pour effet de réduire considérablement ce stress à l’origine du manque de sommeil de nos étudiants.

Peut-être pouvons-nous, de façon préventive, leur transmettre quelques règles et principes de base sur l’hygiène du sommeil. Cela fait partie de notre rôle éducatif.

Pris individuellement, nous sommes désemparés. Nous ne pouvons qu’accompagner, minimiser les effets, les rendre moins graves… mais la cause de cette situation est hors de portée.

Il n’y a qu’au travers d’une prise de conscience collective, une réflexion en profondeur sur nos valeurs et ce qui nous rend heureux, notre rapport aux autres, qui puisse, un jour peut-être améliorer cette situation.