vecteur methodeLa sophrologie est-elle un vecteur de changements, de développement personnel ? Au contraire, faut-il la réduire à une simple succession de techniques transmises par le biais d’exercices ?

Si elle est vecteur de changement, de quel changement parlons-nous ? Que peut-elle nous apporter ? Pour quoi faire ?

Ces questionnements me reviennent à chaque fois que je croise un magazine qui parle de la sophrologie ou que je parcours les rayons de mon libraire.

N’avons-nous pas oublié une partie de l’objectif ?

L’image de la sophrologie

Mon impression est que la sophrologie n’existe plus qu’au travers d’exercices. C’est à qui donnera l’exercice inédit, la technique universelle qui répond à tous les besoins.

Je reconnais être tombé dans ce piège. Si vous remontez le fil de ce blog, vous trouverez un certain nombre d’articles construits autour d’exercices. Toutefois, vous remarquerez aussi une lente progression qui tend à mettre en avant les vecteurs de changements qui peuvent opérer en nous grâce à cette pratique.

Pourquoi cette tendance à réduire la sophrologie à de simples exercices ? Peut-être tout simplement parce que c’est “vendeur”. Ainsi, il nous semble plus facile de faire connaître la sophrologie au plus grand nombre. Montrer l’aspect “ludique” est efficace. Cela a permis à nombre d’entre nous de découvrir la méthode.

Toutefois, la médaille a son revers. En effet, à tout miser sur cet aspect, nous risquons de dénaturer l’image de la sophrologie. De créer des attentes incompatibles avec la méthode et l’objectif fondamental de cette dernière : être un vecteur de changements.

La sophrologie vecteur de changements.

Pour comprendre cette notion de vecteur de changements, je vous propose de repartir de la définition même de la sophrologie :

La sophrologie se définit donc comme la science de la conscience qui permet l’harmonie du corps et de l’esprit, œuvrant ainsi à l’étude de la Conscience Humaine et la conquête des valeurs de l’homme. La devise de la sophrologie, dont l’objectif est la recherche de la conscience et des valeurs de l’existence, est « Ut conscientia Noscatur » (Pour que la conscience soit connue ). – Wikipedia

En premier lieu, nous sommes donc dans une méthode de recherche qui a pour objectif de nous aider à harmoniser le corps et l’esprit. Une recherche qui impose une dynamique, la volonté de trouver.

Ensuite, c’est le premier cycle fondamental (ou de base) que nous pratiquons le plus avec nos clients. Il a pour objectif principal de mieux gérer nos grandes dimensions : conscience corporelle, mentale, émotionnelle, intuitive et créative. Il amène à un schéma corporel renforcé et surtout plus positif.

Et c’est là le vecteur de changements ! Nous ne faisons pas qu’apprendre à constater, à ressentir, à prendre conscience. La sophrologie nous incite également à harmoniser, à changer. À nous changer nous-mêmes, à devenir proactif.

Les exercices ne sont qu’une composante de la méthode. C’est un outil et non la méthode elle-même. Un outil auquel il faut également ajouter les dialogues pré et post-sophroniques.

Par quelle méthode ?

La sophrologie est donc un ensemble d’éléments, de techniques, d’échanges, qui doivent permettre au sophronisant d’atteindre l’objectif défini lors de l’anamnèse initiale. Mais pour quels changements exactement ?

Il existe autant de réponses que de personnes. Il est impossible d’en donner une liste précise. Toutefois, on peut identifier quelques grandes lignes.

D’abord, une prise de conscience. Conscience de soi, de son corps. Mais aussi conscience qu’il arrive un moment où le seul moyen d’avancer, de résoudre ses problèmes, est d’accepter une remise en cause de la situation actuelle.

Cette étape peut passer par une réflexion et une remise à plat de ses valeurs. Cela peut également nous inciter à sortir de notre zone de confort. À changer nos habitudes de vie pour la rendre plus conforme à nos attentes et à nos besoins.

Ensuite, la sophrologie peut nous aider à aborder certains problèmes physiques de façon différente. En effet, elle est de plus en plus utilisée dans l’accompagnement de traitements médicaux ou de la douleur chronique. Elle aide également dans les troubles légers du sommeil, les acouphènes…

Cependant, redisons-le encore une fois, la sophrologie ne soigne pas. Elle n’est ici aussi qu’un vecteur de changement. Le changement dans notre façon d’appréhender et de vivre la douleur, la maladie ou autre gènes. En changeant de paradigme, nous changeons notre façon de vivre avec ces contraintes et retrouvons un équilibre, un mieux-être.

Les contraintes de la méthode.

Avec ces explications, on comprend mieux pourquoi l’intégration, l’appropriation de la méthode par le sophronisant est essentielle.

Les exercices que nous lui demandons de pratiquer régulièrement, entre les séances, ne sont là que pour réactiver le processus. Ils contribuent à entretenir la maturation du projet, la prise de recul nécessaire au déclic et au passage à la phase de résolution.

Lui seul est en mesure de déclencher ce processus. Le sophrologue n’est là que pour initier le mouvement, créer les conditions favorables à la réflexion et donner les outils pour l’entretenir. Et cela, ni un livre, ni une vidéo ne pourront le faire.

Réduire la sophrologie à une série d’exercices, c’est perdre cette dimension d’accompagnement et la perspective de changement. Nous traitons les maux, mais n’incitons pas nos clients à réfléchir à leurs causes.

Néanmoins, tous ne viennent pas pour cela. Nombre de nos clients ne viennent que pour trouver chez nous une bulle de calme et de relaxation. Et le fait même de venir la chercher représente une volonté de changement. La réponse à un besoin identifié.

A cela aussi il nous faut nous adapter ! C’est, ici encore, la preuve de la nécessaire prise en compte de la réalité objective. Si le sophrologue est vecteur de changements, il doit aussi savoir répondre à la demande immédiate.