aspirer-ralentirRalentir ! Voilà une injonction qui peut paraître totalement incongrue dans notre société où l’immédiat est devenu la règle.

Mais ralentir ne signifie pas diminuer sa performance, bien au contraire.

Il n’est probablement rien de pire que de confondre vitesse et précipitation. Cette dernière est, le plus souvent, source de nombreuses erreurs.

Ce mois-ci, je vous propose donc 2 exercices destinés à faire baisser le rythme et vous aider à reprendre le contrôle.

Respirer pour ralentir

Comme je vous l’expliquais dans l’un des tout premiers articles de ce blog : la respiration est la seule fonction neurovégétative sur laquelle il nous est possible d’agir. Un rythme respiratoire lent et régulier a pour effet de mettre au repos l’ensemble du système neurovégétatif, y compris le rythme cardiaque.

Par conséquent, le fait de mobiliser son activité cérébrale sur sa respiration et les perceptions qui en découlent contribue à vider l’esprit de toutes activités perturbatrices. On évite ainsi de se laisser entraîner dans une spirale rapidement incontrôlable.

Observez votre respiration

Le premier exercice que je vous propose est un exercice de découverte. Respirer est automatique. C’est pourquoi nous oublions trop souvent comment cela fonctionne. Par conséquent, cette première pause sera une redécouverte, une piqûre de rappel.

Asseyez-vous, portez votre attention sur votre respiration et observez :

Inspirez !

  • La poitrine qui se soulève vers l’avant. Le thorax qui pousse sous les aisselles.
  • Le dos qui se plaque au dossier et les épaules qui montent très légèrement.

L’inspiration est une phase de tension pour tout le haut du corps.

Nous allons maintenant observer l’expiration. En expirant jusqu’à se sentir s’enfoncer dans sa chaise va permettre d’accentuer la sensation naturelle de relâchement.

Expirez !

  • La poitrine se relâche.
  • Le dos se repositionne et les épaules redescendent.

Focalisez-vous quelques secondes sur ce soufflet thoracique et sur le calme qu’il apporte à l’ensemble du corps.

Portez votre attention sur le trajet de l’air :

En premier lieu, prenez quelques secondes pour rester concentré sur le trajet et sentir cette ventilation du haut de votre corps. Depuis quand n’aviez-vous pas pris conscience de ce flux d’air vital ?

  • À l’inspiration, bouche fermée, il entre par vos narines, avec la sensation de frais. Il passe par les sinus et la gorge. C’est là que vous sentez le contraste air chaud / air frais avant qu’il n’arrive dans vos poumons.
  • À l’expiration, toujours bouche fermée, vous le sentez faire le trajet inverse. L’air chaud remonte et ressort par les narines.

Sentez-vous votre respiration ralentir ? Elle n’est certainement pas la seule. En effet, vous concentrer sur votre respiration doit déjà commencer à vous procurer une sensation de ralentissement générale. Les choses se bousculent moins.

Libération des tensions

Maintenant, nous allons encore ralentir un peu plus, et en profiter pour libérer les tensions.

Dans un premier temps, videz les poumons.

En suite, vous allez prendre une très grande inspiration et mettre tout le corps en tension douce, en crispant le maximum de muscles, du front aux orteils.

Maintenant, expirez ! Expulsez tout l’air contenu dans vos poumons en une seule fois.

Imaginez qu’avec cette expiration, vous évacuez et lancez tous vos problèmes le plus loin possible, comme le loup balaye la maison des 3 petits cochons.

Recommencez encore une fois ou deux… et appréciez la différence !

Ralentir dans les actes

Ralentir ne doit pas être un acte d’urgence, une nécessité liée à une situation dont on perd le contrôle.

C’est pourquoi il est essentiel d’admettre certaines évidences au premier rang desquelles :

  • Il n’y a que 24 h dans une journée et elles doivent aussi nous permettre de vivre avec nos proches et de trouver le sommeil;
  • Allonger la liste des choses à faire ne vous donne pas plus de temps pour les faire;
  • Tout n’est pas urgent et l’importance des choses est souvent bien relative. Il faut reconstruire son échelle de valeurs;
  • Quoi que l’on en dise, le multitâche est un fléau. Vous ne faites pas plusieurs choses en même temps : vous passez votre temps à basculer de l’une à l’autre sans continuité.

La liste est encore longue, mais c’est à vous de la compléter. Faites ce troisième exercice, vous verrez, c’est très enrichissant.