peur d'enfantQuel parent ne s’est jamais trouvé démuni face à une peur d’enfant ?

Comment calmer ses angoisses et surtout l’aider à s’en débarrasser définitivement ?

Dans un premier temps, je vous propose de découvrir quelles sont ces peurs.

Je vous parlerais de la façon dont j’essaye d’y répondre, d’une façon ludique, en utilisant le petit livre « Billy se bille ».

Enfin, je vous proposerai quelques trucs pour fabriquer les ancestrales poupées, dont il est question dans ce livre..

Les peurs de nos enfants.

Les peurs, les soucis et les petites angoisses qui en découlent font partie de la vie de nos enfants. Quand elles restent raisonnables, elles peuvent être interprétées comme un signe d’évolution, de maturation de nos enfants.

Ces peurs et ces angoissent sont souvent reliées à des moments, des événements importants de sa vie : changement d’école, déménagement, éloignement d’un parent, arrivée d’un petit frère ou d’une petite soeur… elles nous montrent donc que nos enfants, au travers de ces peurs qui se manifestent sous des formes parfois totalement imprévisibles, sont impliqués dans la vie de leur entourage proche et conscient du changement.

On comprend donc aisément l’intérêt de parler, d’expliquer les situations à nos enfants. Si nos enfants ne peuvent pas tout entendre ni tout voir, ils peuvent parfaitement comprendre. Vouloir cloisonner les affaires de « grands » et mettre l’enfant devant le fait accompli est le meilleur moyen de créer ces peurs, ces angoisses.

Il existe également ce que Freud appelait les angoisses ou peurs archaïques : peur du noir, des fantômes ou des monstres, des ogres ou des sorcières, de petits animaux comme les souris, les araignées, les insectes, peur de la mort et des blessures…

Ces peurs n’ont rien à voir avec la télévision ou les lectures. Elles sont implantées dans nos cerveaux reptiliens depuis des millénaires. En les affrontant, nos enfants éprouvent le système d’alarme qui était censé nous maintenir en vie et hors des dangers de la vie sauvage.

Malgré toute l’attention que l’on pourra porter à nos enfants, il est normal que ces peurs subsistent. Face à l’inconnu et surtout en raison de l’incapacité à les exprimer d’une autre façon, elles sont une réaction naturelle.

Ces peurs et ces angoissent disparaîtront naturellement un peu avant l’adolescence.

Quand et comment les gérer.

Ces peurs sont donc considérées comme « normales », du moins tant qu’elles ne se répètent pas toutes les jours sur plusieurs mois. Si c’est le cas, il faudra peut-être consulter un thérapeute pour comprendre comment aider votre enfant.

billysebileAvec les enfants qui viennent me voir pour ce type de problème, j’aime travailler avec l’excellent petit livre « Billy se bile »  d’Anthony Browne. Ce petit ouvrage de quelques pages, qui peut-être utilisé dès le CE1 dans le cadre d’une exploration de texte, est probablement l’un des comtes les plus efficaces pour aborder ce type de sujets.

Au-delà de la structure du récit et de l’utilisation du noir et blanc en opposition de la couleur pour exprimer les peurs et les angoisses de Billy, ce conte utilise des mots simples et accessibles.

L’ensemble est vraiment très efficace et permet d’ouvrir simplement les échanges. C’est probablement l’une des meilleures utilisations des contes en sophrologie et je le place dans mon top 5 des petits livres indispensables.

La solution de Billy repose sur les poupées tracasses. Ces poupées  nous viennent du Guatemala. Faites de fils et de chiffons, elles ont une réputation de guérisseuse. Leur nom de quitapenas en portugais signifie littéralement : qui suppriment les peines.

La légende raconte qu’il faut avoir 6 poupées, une pour chaque jour sauf le dimanche, car ce jour-là… les quitapenas se reposent ! Lorsque les enfants ont des peurs ou des soucis, le soir ils les confient à leurs poupées avant de s’endormir puis les déposent dans une boîte sous leur oreiller. Quand ils se réveillaient le lendemain, leurs peines sont parties très loin…

Les poupées tracas

Réaliser ces poupées avec les enfants, comme prendre le temps de lire le conte et d’en parler, constitue un moment privilégié. Il permet d’établir une relation de confiance. Les activités manuelles contribuent également à la prise de confiance en soi : je fais, je développe ma capacité à créer et à réussir seul.

munecas-quitapenas-bolsa-Cette prise de confiance en soi est, en elle-même, un moyen d’apprendre à lutter contre ses peurs. Il serait donc vraiment dommage de se priver d’une telle occasion en achetant des poupées toutes faites.

Il existe de nombreuses façons, plus ou moins élaborées, de les réaliser. Un corps en épingle à linge et des cure-pipes; de petits morceaux de bois et du chiffon; de la laine ou du fil pour les cheveux… laissez votre enfant donner libre cours à sa créativité !

Le soir, n’oubliez pas de laisser quelques minutes à votre enfant, qu’il partage ses soucis avec ses poupées avant qu’elles ne se transforment en peurs.

Si vous restez à ses côtés, vous risquez d’influencer ou de bloquer cette parole.

Même nos petits ont parfois des choses qu’ils veulent garder pour eux… et pour leur quitapenas.