trop stressé« Calme-toi ! Tu es trop stressé». Qui n’a jamais essayé de déployer des trésors d’attention ou de compassion pour un collègue ou un ami qui était au bord de la rupture en prononçant cette injonction ? Combien y sont arrivés ?

Que ce soit dans le domaine de la vie privée ou, plus difficile encore, dans la vie professionnelle, ces injonctions sont très rarement efficaces. Et cela pour plusieurs raisons très simples que je vous propose de découvrir dans la suite de cet article.

Ce sera également l’occasion de mieux comprendre pourquoi, en entreprise, il est aussi important que chacun dispose de ses propres techniques de gestion du stress.

Trop stressé … trop tard

Expliquer pourquoi il est absolument inutile de demander à une personne de se calmer quand nous la trouvons trop stressée est une chose relativement aisée en prenant un exemple connu de tous.

En effet, il me suffit d’une question simple : si je vous demande de dormir, allez-vous tomber sur le sol en plein sommeil

Même si je pratique l’hypnose depuis plusieurs années, je doute que cette simple demande vous plonge dans un sommeil profond, naturel et réparateur. Au mieux, ce sera un état particulier de transe, mais pas un véritable sommeil.

Et bien il en va de même avec le stress. En effet, quand une personne est suffisamment stressée pour que cela apparaisse sur son attitude, et sa façon d’être, c’est que le stress est déjà là, profondément installé.

Par ailleurs, ajoutez qu’il est absolument impossible de se détendre sur commande. Il faut faire appel, de façon consciente ou non,  à tout un processus physiologique pour réussir à influencer sur cet état.

Vous comprenez maintenant en quoi ces injonctions, quelle qu’en soit la forme, sont totalement inutiles. Même avec la meilleure volonté, la personne sera déjà trop stressée pour être en état de réagir et infléchir la situation.

Les mots et les maux

Pour nous qui sommes issus d’une culture latine, l’apparence joue un rôle important. Elle nous impose des contraintes particulières qui viennent encore changer les règles.

Dans le milieu professionnel, chacun essaye d’y apparaître sous son meilleur jour. Nous tentons de nous rapprocher, inconsciemment, ou non, de ce que nous pensons être les attentes de la société.

Nous oublions trop souvent que le stress n’est pas un choix de vie. Personne ne décide de vivre constamment sous les effets du stress.

Dans ces conditions, demander à un(e) collègue ou, pire, à un subordonné trop stressé de se calmer, de se détendre peut être très mal vécu et avoir des effets dévastateurs.

En effet, formuler cette demande ne fait que mettre en lumière :

  • Le fait que votre collaborateur ne répond plus aux archétypes de nos sociétés qui refusent l’échec.
  • Le fait que cette personne n’est plus capable de gérer et maîtriser ses émotions.

Ainsi, bien veillant et sincère soit-elle, cette démarche met l’intéressé(e) dans une situation de faiblesse. En voulant l’aider, en plus de la renvoyer face à son stress, nous lui faisons perdre la face dans un milieu où, comme nous l’avons vu, les apparences sont importantes.

Donner les moyens

Cette situation explique bien pourquoi il est préférable de former les personnes stressées que de former les managers à gérer des situations de stress.

La sophrologie en entreprise n’a pas pour objectif d’éliminer le stress, nous avons déjà suffisamment abordé ce sujet pour ne pas y revenir.

Dans les faits, elle fait mieux que cela : elle permet à chacun de comprendre les mécanismes du stress. Mais pas de n’importe quel stress ! C’est une découverte de soi qui est proposée. Chacun redécouvre quelles sont ses limites, et comment réagir à ces situations.

C’est un processus tellement automatique qu’il est très difficile de se rendre compte que l’on est stressé. Avec l’acquisition de quelques outils simples, nous proposons :

  • Une meilleure compréhension de leur propre fonctionnement, de leur capacité de résistance;
  • Nous les aidons efficacement à réinstaller des garde-fous.

Par ailleurs, la sophrologie donne les moyens à chacun de comprendre comment elle réagit face au stress. Cette connaissance permet de mieux gérer ces situations, pour le profit de tous.

S’il fallait encore un argument pour saisir l’intérêt de ces formations à la gestion du stress, il suffit de lire les propos de Jérôme Sackur, directeur adjoint du Laboratoire de Sciences Cognitives et Psycholinguistique de l’ENS :

De manière générale, la psychologie et les neurosciences du stress montrent que lorsque nous sommes stressés, notre attention se focalise sur le monde extérieur et nos comportements se recentrent sur nos automatismes.

Être stressé nous fait perdre une grande partie de nos facultés de raisonnement, de créativité et d’action. Nous nous recentrons sur des automatismes primaires.

Un collaborateur stressé a beaucoup moins d’intérêt pour l’entreprise qu’un collaborateur en possession de ses moyens. Alors, pourquoi continuer à ne rien faire ?

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