soulager la douleurSoulager la douleur et l’éliminer totalement sont deux choses bien différentes.

Afin que les choses soient bien claires, nous parlerons ici de soulager et uniquement de soulager la douleur.

En effet, éliminer totalement la douleur relève le plus souvent de la médecine. Il serait vain de vous promettre l’impossible.

Je vous proposerai donc un petit exercice en deux étapes qui vont nous permettre :

  1. De définir la douleur et en délimiter l’étendue.
  2. Soulager la douleur en essayant de la réduire au profit du bien-être.

Petits rappels sur la douleur

Je ne reprendrais pas ici les différences qui existent entre douleur aiguë et douleur chronique. Pour ces explications, je vous invite à vous reporter sur l’article paru en 2013 sous le titre de « Douleur : la sophrologie accompagne la souffrance« .

Par contre, je reprendrais rapidement en quelques mots les points essentiels du concept de « Gate Control » qui figure également dans cet article. Effectivement, ce dernier est important pour comprendre l’effet de l’exercice qui sera présenté plus tard.

En premier lieu, il faut se souvenir que la douleur est essentiellement une affaire de message. Le signal nociceptif (du latin « nocere : nuire ») transite depuis la partie du corps qui est agressée jusqu’au cerveau où il est interprété. C’est là que le message devient douleur. Notre cerveau en fonction de l’intensité de ce message et des informations véhiculées nous donnera l’intensité et la localisation de la douleur.

D’abord, l’exercice proposé va permettre de reformater le message véhiculé. Puis nous allons essayer d’en réduire la réponse pour soulager la douleur.

Encore une fois, il n’est pas question de supprimer la douleur. Il ne faut pas oublier que celle-ci agît comme un signal d’alarme, qu’elle nous protège. D’autre part, la médecine ne supprime pas la douleur, mais sa cause. Ce qui la provoque.

Cet exercice se fait après une première relaxation de base. Vous retrouverez de nombreux exemples en parcourant le blog.

Créer la carte d’identité de la douleur.

En premier lieu, je vous propose d’apprendre à mieux connaître votre douleur. Pour cela, nous allons établir sa carte d’identité en faisant appel à nos 5 sens pour essayer de la décrire.

En fermant les yeux et en respirant de façon régulière, je vais vous demander de décrire la forme que vous donneriez à votre douleur. Est-elle plutôt ronde et lisse, anguleuse ou pointue ?

Ensuite, nous allons nous intéresser à sa température. La ressentez-vous comme chaude ou froide ? Bouillante ou glacée ?

Maintenant, nous allons nous intéresser à son odeur. Comment l’imaginez-vous ? Est-elle neutre ou nauséabonde ? Vous rappelle-t-elle quelque chose de particulier ?

Si maintenant vous deviez la comparer à un bruit. Serait-il aigu, strident, pulsant, continu ou par vague ?

En dernier lieu, quel goût lui associez-vous ? Est-elle douce, amère, acide… corrosive?

Parfait, maintenant que vous avez défini votre douleur, que vous lui avez donné corps, nous allons la localiser et la délimiter.

D’abord, je vous demande de visualiser le point exact où se situe cette douleur. De la visualiser avec toutes ses caractéristiques. Ensuite, nous allons essayer de la clôturer. De l’entourer d’une barrière infranchissable pour la délimiter.

Dans ces conditions, nous allons maintenant pouvoir soulager la douleur en la réduisant.

soulager la douleur en la réduisant

Ainsi nous avons réussi à délimiter le périmètre d’action de notre douleur et éviter qu’elle ne progresse. Je vous propose donc de prendre le temps et d’aller observer la partie totalement opposée de votre corps.

Par exemple, si votre douleur est localisée à l’épaule gauche, observez le même point à droite… et surtout le confort qui y règne. Focalisez sur ce confort et ce bien-être qui y règne (1).

Maintenant, nous allons utiliser notre respiration abdominale pour agir sur ces deux zones. D’abord, à chaque inspiration, vous allez amplifier le bien-être ressenti dans la partie non douloureuse.

Ensuite, sur l’expiration, vous allez restreindre la zone douloureuse. Réduisez-lui son périmètre d’action. Diminuez sa zone d’influence jusqu’à ne plus en faire qu’un petit point. Soulagez la douleur en la réduisant à un point et en apprenant à la contrôler pour la rendre acceptable.

Un point à ne pas oublier

Comme je l’expliquais dans l’article cité plus haut, notre première réaction à la douleur est de nous contracter pour essayer de nous préserver. Mais cette réaction a toujours un effet inverse : la douleur est amplifiée par les muscles périphériques qui sont contractés.

En conséquence, vous l’avez constaté dans l’exercice, le meilleur moyen de reprendre le dessus et de contrôler les effets de sa douleur, c’est :

  1. De corriger le message nociceptif pour que le cerveau interprète différemment les choses.
  2. Réussir à détendre la périphérie et cloisonner la douleur avant d’en réduire le périmètre.

Pour aller plus loin

Pour mes collègues sophrologues qui recherchent plus d’information sur le traitement de la douleur par la sophrologie, je vous recommande l’excellent ouvrage de Bernard Etchelecou : « Sophrologie : applications thérapeutiques« .

Cet ouvrage, au format papier ou électronique vous apportera de nombreux éléments théoriques et pratiques pour mieux accompagner  vos patients et les aider à soulager la douleur.

Notes

(1) : Notre corps a ceci de magnifique qu’il est, le plus souvent, possible de travailler en miroir. Pourtant, certaines douleurs sont transversales. Dans ces conditions, prenez une zone la plus proche possible, qui ne subisse pas la douleur.