la sophrologie ne guérit pas le stressLa sophrologie va-t-elle me guérir de mon stress ?

Je peux prendre rendez-vous et venir faire une séance pour me guérir de mes angoisses et retrouver le sommeil ?

J’annule mon rendez-vous pour la deuxième séance… la première n’a absolument rien changé.

Je suis sorti de chez vous en étant bien, mais dès le lendemain, ça recommençait. Donc ça ne marche pas sur moi…

Combien sommes-nous de sophrologues à avoir entendu ces propos qui démontrent à quel point l’image de la sophrologie est biaisée ?

Par qui, par quoi ? Comment en sommes-nous arrivés à ce point ? C’est que nous verrons dans cet article.

Principes de base de sophrologie

La sophrologie, telle que formalisée par son inventeur, le Professeur Caycedo, repose sur un certain nombre de principes et de piliers. Je ne reprendrais pas ici le texte fondateur de la méthode. Premièrement, car il a déjà été très largement diffusé sur la toile. Deuxièmement, car aujourd’hui un point précis de ce texte très instructif nous intéresse.

Ce point particulier est le second des trois piliers de la sophrologie : la méthodologie. Encore plus précisément la notion de vivance, c’est à dire d’expérimentation, au sens de vivre l’expérience.

La sophrologie est indissociable de la vivance en ce sens qu’elle ne vous apporte un changement qu’au travers :

  • De la répétition de la vivance;
  • De la découverte, la conquête et la transformation de la conscience grâce à cette répétition (1)

Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ? Eh bien non, ce n’est pas en appelant votre sophrologue pour faire une séance que vous allez découvrir ce que la sophrologie peut vous apporter dans l’exploitation de votre propre potentiel.

En effet, la méthode proposée repose sur l’apprentissage, la (re)découverte de soi, de son corps, de son esprit et de ce qu’il est possible d’en faire. Par conséquent, comme tout apprentissage, cela demande du temps.

Pourquoi en sommes-nous là ?

Les réponses à cette question sont multiples. Dans un premier temps, force est de constater que nous vivons dans une époque et une société où tout est basé sur l’instantanéité.

Nous commandons sur internet pour être livré le lendemain quand ce n’est pas le jour même. Nous vivons accrochés à nos messageries instantanées. Toutes les opérations de la vie courante doivent prendre le moins de temps possible. Même le domaine de la santé est touché par ce besoin d’aller vite…

Toutes les activités qui demandent du temps deviennent soit anachroniques, soit un luxe réservé à quelques-uns. Pourtant, il faut savoir ralentir, retrouver un rythme adapté, faire la part des choses. Nous finissons par perdre la notion d’urgence et tout le devient.

Par conséquent, de cette situation naît le stress. De l’accumulation et de la répétition de celui-ci naissent les conséquences du stress : trouble du sommeil, angoisses, dépression, burn-out…

Je profite de ce que nous abordions le sujet du stress pour apporter une précision importante : il est impossible de se séparer ou de guérir du stress. Le stress est un réflexe profondément ancré dans nos cerveaux. Il ne s’attrape pas comme une maladie. Par conséquent, on ne soigne pas le stress, mais les conséquences d’un trop-plein de stress.

Trop de marketing ?

Cette précision nous amène à un second constat moins agréable à énoncer. En effet, poussés par les articles de presse racoleurs, le besoin de nous faire connaître et de travailler, nous (les sophrologues) ne communiquons pas obligatoirement de façon claire.

Combien sommes-nous à inviter le public à venir nous consulter pour se séparer de leur stress. Combien de promesses ou de slogans qui laissent sous-entendre qu’il serait possible de se soigner, de se séparer de ce qui nous a sauvé durant des milliers d’années ?

Dans ces conditions, être plus explicite éviterait bien des déconvenues. Expliquons que la sophrologie, quand elle est pratiquée de façon régulière, aide à identifier et prévenir les effets du stress.

Que le rôle du sophrologue est de faire prendre conscience du potentiel que nous avons tous. Qu’il transmet des techniques et des outils qu’il faut apprendre à maîtriser… et que cela demande du temps.

Ne cédons pas à la spirale commerciale qui finit par biaiser le travail de fond qu’implique la démarche sophrologique. Notre métier tient plus du sur mesure que de la grande distribution.

Si nous souhaitons être compris, créer une véritable alliance avec nos clients/patients, évitons de créer la frustration.

Premièrement, expliquons que la sophrologie s’inscrit dans une démarche et la volonté des sophronisés de travailler sur eux-mêmes, pas uniquement de bénéficier d’une promotion ou d’une offre spéciale.

Ensuite, soyons explicites : la sophrologie ne guérit pas du stress. Mais elle aide à envisager, anticiper et traverser ces moment difficiles.

Pour conclure, soyons honnête sur notre apport. Le sophrologue n’apporte pas de solution toute faite, prête à emporter. Il ou elle offre une démarche, une vision et des techniques à acquérir.

Le travail le plus important revient au sophronisé : appliquer et persévérer.

Bibliographie

(1) Cerveau & Conscience – Docteur Raymond Abrezol

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