Relaxation à l'écoleL’introduction de la relaxation, sous toutes ses formes, à l’école est un sujet d’actualité. Depuis quelque temps, les expériences se multiplient pour le plus grand bonheur des enfants et la satisfaction des enseignants. Si tout le monde semble y trouver son compte, la mise en place de ce type d’activité n’est pourtant pas toujours facile, car elle doit respecter un certain nombre de règles.

Si notre système éducatif commence timidement à introduire la relaxation au sein de l’école, des pays comme l’Allemagne, l’Angleterre, la Finlande, le Brésil ou le Canada ont multiplié les expériences en ouvrant les portes à la pratique du Yoga ou de la relaxation depuis une dizaine d’années. La raison de ce retard se trouve peut-être autant dans l’absence de directives claires que dans la question de déontologie que cela semble poser aux écoles.

Relaxation : Pourquoi l’introduire à l’école ?

Les retours d’expériences significatifs dont nous disposons devraient pourtant encourager l’action. Ainsi, lors de la mise en place d’un atelier de relaxation destiné aux élèves de 6e d’un collège du Gers, une première enquête menée avant l’intervention du sophrologue faisait apparaître que:

  • 18% des élèves se disaient inquiets, 8% perdus, 16% souvent ou très souvent stressé, 47% parfois stressés.
  • 71% des élèves assimilaient le stress à la peur et à la panique. Ces phénomènes s’accompagnant de symptômes physiques : mal de ventre, maux de tête.
  • Les principaux facteurs de stress sont : l’école en général (73%), les compétitions sportives et la famille (disputes parentales).
  • 24% des élèves n’ont aucune idée sur la façon de gérer leur stress.
  • Seuls 18% des élèves disent ne jamais avoir de problèmes de sommeil.
  • La capacité de se concentrer reste le problème majoritaire des élèves interrogés.

À l’issue de cet atelier, si 39% des élèves disent ne pas avoir aimé, la majorité y a trouvé des outils pour se détendre, évacuer les tensions. Ils ont été 43% à réutiliser ces exercices en dehors de l’école, ce qui signifie qu’ils s’étaient approprié ces techniques et les avaient assimilés. Cette intégration est allée plus loin que le collège, car 57% ont partagé leur expérience avec leur famille.

En primaire, les enfants subissent les rythmes affolants : levé tôt pour cause de temps de transport, garderie le matin, étude le soir… les contraintes subies par les parents se répercutent sur les enfants. Ils arrivent à l’école fatigués. Leurs capacités de concentration et d’apprentissage en sont bouleversées et les enseignants ont toutes les difficultés du monde à les intéresser et conserver leur attention.

Le lycée représente une période charnière pour les adolescents. La pression de la famille pour obtenir les meilleurs résultats, les enjeux que cela représente sur leur avenir, la découverte de la vie « d’adulte », de ses questionnements, de ses angoisses, la pression sociale… tous ces facteurs contribuent au stress alors qu’il leur est demandé d’être performant, d’enchaîner une année de sélection avec deux années d’examens.

Introduire la relaxation à l’école peut donc contribuer à créer de meilleures conditions d’apprentissage. En primaire, elle peut être utilisée comme technique de retour au calme et donc contribuer à faciliter l’apprentissage en apportant les conditions nécessaires à la concentration.

Au collège, puis au lycée, la relaxation apportera aux élèves les outils qui leur manquent pour canaliser le stress et la pression de la compétition et en évacuer les conséquences négatives : manque de concentration, difficultés d’apprentissage, trouble du sommeil… Elle contribue, ici aussi, à créer les conditions optimales d’apprentissage et la prise de confiance en soi.

La relaxation à l’école et la déontologie.

Dans son article (La relaxation en classe ou l’école « plus cool » – Le Monde de l’éducation, février 2006), Aurélie Sobocinski cite deux règles fondamentales à l’introduction de la relaxation à l’école :

  • Toute activité de ce type doit viser une meilleure autonomie de l’enfant quant à la gestion de ses besoins à l’école et de ses besoins personnels.
  • L’absence de tout ésotérisme et de toute croyance liée à cette pratique.

Les techniques de relaxation doivent être un outil de développement de l’enfant et, quelle que soit l’école dans laquelle elles sont dispensées, ont l’obligation de respecter les valeurs de la laïcité à savoir : la liberté de penser, l’indépendance de l’esprit, le respect de la différence et la tolérance réciproque. Ces principes élémentaires sont également ceux mis en avant par le code de déontologie du Syndicat des Sophrologues Professionnels. Ils permettent un travail en toute transparence entre l’équipe pédagogique, les familles et, quand cela est nécessaire, l’intervenant extérieur.

Dans un prochain billet, nous aborderons les spécificités de la relaxation à l’école, et plus particulièrement celles liées à la relaxation dynamique pour les enfants. Nous aborderons également les différentes façons de mettre en place ce type d’activité de relaxation au sein des établissements scolaires.

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