ProactifÊtre proactif ! Tous ceux qui ont des entretiens annuels ont sans aucun doute déjà entendu cela au moins une fois.

Le monde du management s’est emparé de ce terme de « proactif » sans bien se rendre compte de ce qu’il recouvrait… ou l’a oublié.

Aussi, je vous propose aujourd’hui de faire une petite halte et de tenter d’apporter un éclairage différent sur cette notion de « proactif ».

D’ailleurs, il se peut qu’après cette lecture vous envisagiez les choses différemment… et c’est un peu l’objectif.

Qu’est-ce qu’être proactif ?

Quand un manager demande à un subordonné d’être proactif, cela signifie trop souvent qu’il lui demande de travailler plus. Notamment ne pas hésiter à s’accaparer toujours plus de tâches ou essayer de vendre encore plus à ses clients.

Bref, de prendre des initiatives qui profitent, en premier lieu à la société. Ensuite, ces résultats bénéficient à son manager qui assure son objectif global. Enfin, si tout va bien… au subordonné qui touchera une prime ou gardera simplement son emploi.

Pourtant, ce scénario que certains ont peut-être connu n’a absolument rien à voir avec la définition initiale d’une attitude proactive.

En effet, d’après le Larousse, l’adjectif proactif  est un néologisme qui qualifie une action ou attitude dynamique, généralement réalisée avec anticipation. Une démarche proactive résulte souvent d’une réflexion menée en aval afin de gagner du temps.

Pour être plus précis, ce terme de « proactif » nous renvoie aux travaux de Viktor Frankl. En effet, pour lui nos comportements dépendent de nos décisions et non de notre condition.

De plus, nos sentiments – y compris celui d’être contraint par une obligation ou un conditionnement – doivent passer après nos valeurs.

Pour Frankl, nous avons le devoir et la responsabilité de provoquer les choses. Donc de faire usage de notre liberté de choisir. Bref, d’être proactif.

Proactif contre réactif

Pour Frankl, nous nous répartissons en deux catégories de personnalités : les personnalités réactives et leurs opposés, les personnalités proactives.

Les personnalités réactives se trouvent donc conditionnées, de façon volontaire ou non, par les circonstances. Par exemple, ce sont celles et ceux qui se sentent obligés de suivre une tradition familiale qui leur pèse. Mais ils le font, car c’est ainsi, ils s’en sentent l’obligation vis-à-vis des autres.

Ce sont aussi les réactifs qui pestent contre la météo, alors que rien ni personne ne peut changer ce type d’événement.

Les réactifs ne font que réagir aux circonstances, à l’environnement, aux conditions. Nous sommes dans un processus très simple de stimulus / réponse conditionné. Il subissent un facteur externe et répondent par une réaction automatique. Ils laissent des facteurs externes diriger leur vie. Ils sont en pilote automatique, et nous savons comme ce mode peut être nocif.

processus reactif

Le proactif va également être influencé par les circonstances et conditions. Toutefois, ses réactions seront basées sur des valeurs et librement choisies. Il ne se laisse plus guider par des forces extérieures.

processus proactif

Et c’est bien là l’énorme méprise du management sur l’utilisation de ce terme.

Proactif en entreprise : la révolution du sens

En effet, devenir proactif en entreprise au sens propre du terme provoquerait certainement une réaction radicalement différente de celle attendue.

D’abord se poserait la question des valeurs : quelle est la valeur que je donne ou qui est donnée à mon travail ? Est-il uniquement alimentaire, ou est-ce bien plus que cela ? Me permet-il de me réaliser, de grandir ?

Ensuite, de façon naturelle se poserait la question du sens : ce que l’on me demande de faire a-t-il un sens ? Est-il en ligne avec les valeurs que j’accorde à mon travail ? Puis-je changer les choses ?

Vous l’aurez compris, il s’agit bien ici de redéfinir une vision de soi, dans le cadre de son travail.

À partir de ces questions essentielles peuvent naître de multiples réponses. Pour certains tout sera parfaitement en ligne avec leurs valeurs.

D’autres identifieront des changements à apporter pour être mieux dans leur travail, et deviendront donc naturellement plus « performants » car plus en phase avec leur métier.

Enfin, un troisième groupe se posera de sérieuses questions. Il prendra conscience qu’il est temps de faire bouger les choses avant d’en arriver à des situations extrêmes comme le burn-out.

Devenir proactif

Je vous avais averti du fait  que vous n’écouteriez peut-être plus les injonctions de votre manager de la même façon après cet article.

Ainsi, dès cette année, vous pouvez parfaitement décider de répondre favorablement à sa demande et devenir proactif… mais dans le bon sens du terme.

Dans un prochain article, nous verrons que ce n’est pas si difficile, qu’il faut parfois peu de choses pour basculer de l’autre côté et comment votre sophrologue peut vous y aider.

D’ici là, autorisez-vous à y penser, c’est le premier pas ! Faites l’exercice de vous observer pour déterminer si vous êtes réactif ou proactif.