Occupez vous de vos affaires« Occupez-vous de vos affaires ! »

Rassurez-vous, cette recommandation n’est ni une façon de vous envoyer promener ni une incitation à l’égoïsme ou à l’égocentrisme.

Au contraire, je vous propose de découvrir une façon différente d’aborder la vie.

En effet, s’occuper de ses affaires est un moyen de vous épargner de nombreuses déceptions ou frustrations qui n’ont même pas à exister.

Mais aussi un moyen de vous concentrer sur ce qui est réellement important pour vous. De trouver les ressources pour grandir.

Aussi, je vous propose de prendre un peu de recul et d’adopter une vision différente des différents événements qui émaillent nos vies… et de la façon dont nous les considérons.

Diviser pour mieux gérer ses affaires

La semaine dernière, nous avons vu que la notion de liberté de décision était étroitement liée à votre capacité à en assumer les conséquences. Une fois cette relation comprise, le fait de ne pas juger les choix faits par les autres devenait évident.

S’occuper de ses affaires est un peu une généralisation de ce principe. Une façon de l’appliquer aux nombreuses interactions que nous avons avec « le monde ». Je reviendrais plus tard sur ce que je mets dans ce concept.

Où passe notre énergie ?

D’abord, posons-nous la question de savoir ce qui consomme la plus grosse partie de notre énergie… le travail sur vous-même, ou les autres ? Est-ce que vous trouvez que ceux qui vous entourent prennent souvent de mauvaises décisions ou font les choses de travers ? Ressentez-vous le besoin de vous occuper de leurs affaires ?

Dans un autre ordre d’idée, essayez-vous de les aider en leur prodiguant vos explications, vos conseils ? Pire, êtes-vous obligés de reprendre les choses en main pour réussir à avoir ce que vous voulez ou leur montrer comment faire ?

Enfin, vous arrive-t-il de pester contre la météo ? De vous sentir accablé par le manque de chance ou le destin ? De trouver que vous ne méritez pas ce que vous vivez ?

Que ressentez-vous de ces situations ? Très certainement de la souffrance, de la colère ou de la frustration.

Cela doit être épuisant, non ? Ça vous laisse du temps pour vous occuper de vous, de votre vie, de ce que vous voulez construire ? Non, certainement pas.

Notre temps disponible n’est pas aussi infini que certains peuvent essayer de le dire. Peut-être faudrait-il en faire un meilleur usage et s’occuper de ses affaires est l’une des façons d’y parvenir.

Vous, les autres et le monde

Alors, comment faire pour reprendre la main ? La première étape est certainement de changer de perspective.

En premier lieu, je vous proposer la vision proposée par l’auteure et conférencière américaine Byron Katie. Elle nous propose de séparer tout ce qui vous arrive ou que vous vivez en trois « bulles », trois « mondes » qui ont leurs propres vies :

  • Vos affaires : cette catégorie regroupe tout ce qui est de votre décision, le résultat de vos choix, de vos actions. Tout ce sur quoi vous pouvez influer. Ce sur quoi vous avez le contrôle.
  • Les affaires des autres : ici se retrouve ce qui relève des choix et décision des autres. Cela peut vous toucher, mais c’est à eux d’en assumer les conséquences. Vous n’en avez pas la responsabilité.
  • Le destin, la (mal)chance, la volonté « divine »… bref tout ce qui est hors de portée de l’action humaine et sur lequel vous ne pouvez rien ! Aucune de vos actions ne fera changer la météo de demain ni le fait qu’un train ou un RER tombera en panne… Vous n’avez ni contrôle ni responsabilité sur ces événements.

Ensuite, faites le bilan de vos expériences passées. Je suis persuadée que si vous y regardez de plus près, vous découvrirez que les problèmes arrivent toujours au moment où l’on sort de son monde.

Interférer avec les affaires des autres ou lutter contre ce qui est hors de notre contrôle est toujours source de colère, de souffrance ou de frustration.

À nous d’utiliser cette nouvelle vision pour grandir et nous construire.

Grandir en s’occupant de ses affaires

Partant du constat précédent, ressentir ces émotions négatives peut être considéré comme un signal. Comme un avertisseur de collision entre notre sphère d’influence et les deux autres sphères.

C’est qu’il est peut-être temps de réévaluer la situation et de vous recentrer sur vos affaires, sur ce qui relève votre responsabilité.

En entreprise, cette capacité à faire la part des choses, à détecter ces zones  d’interférence et à s’y adapter est souvent considérée comme un soft skills indispensable à tout manager.

Une bulle qui ne demande qu’à grandir

Toutefois, il ne faut pas tomber dans l’effet inverse. S’occuper de ses affaires ne signifie pas « fuir » les interactions. Mais bien de prendre conscience que vous arrivez sur une zone où l’écoute, l’échange et l’absence de jugement sont les meilleurs outils.

De même, ce partage du monde en « bulles » peut sembler restrictif et contraignant. Mais ne nous trompons pas, l’espace de votre bulle n’est pas figé, bien au contraire !

Vous vous souvenez certainement de l’article sur la zone de confort ? Apprendre à s’occuper de ses affaires, c’est se donner plus de temps, plus d’énergie et plus de plaisir pour explorer sa zone de découverte et d’apprentissage.

Ainsi que je l’annonçais déjà en introduction, s’occuper de ses affaires n’a rien d’égoïste. Bien au contraire, cette démarche respecte le fait que les autres ont leur « monde » sur lequel vous n’avez pas de jugement à porter. Dans ces conditions, il devient plus facile d’entretenir des relations non conflictuelles. Tout le monde en profite.

Et pour ce qui est des agissements du monde, de la (mal)chance ou de la volonté « divine » (à vous d’y associer le concept que vous souhaitez) : Mektoub ! « C’est écrit »… et maintenant ? Comment fait-on pour reprendre le chemin ?

S’occuper de ses affaires, revenir à l’essentiel c’est aussi le début de la résilience. Mais ça, ce sera pour un prochain article !

Et la sophrologie dans tout cela ?

Vous l’aurez compris, pour certaines personnes, réapprendre à s’occuper de ses affaires peut demander un très gros effort.

Votre sophrologue peut vous accompagner sur ce chemin. Les techniques et outils qui vous seront transmis vous aideront à prendre ce recul nécessaire. À travailler le lâcher-prise. À gérer vos émotions et surtout l’acceptation.

Bref, il vous fournira toutes ces petites choses qui vous aideront à faire ce travail sur vous, dans les meilleures conditions, en pleine conscience et à votre rythme.

Bibliographie

Aimer ce qui est - Byron Katie

 

Pour approfondir ce sujet, je vous invite à lire l’excellent livre de Byron Katie :

Aimer ce qui est: quatre questions qui peuvent tout changer dans votre vie