4 accords toltequesLes 4 accords toltèques ont donné lieu à de très nombreux articles. On les a vantés, paraphrasés, mis sur un piédestal… Il n’était pas question pour moi de reprendre une énième fois les mêmes mots et les mêmes postures.

Je vous propose donc de questionner ces accords et d’essayer d’en faire une lecture pratique. De les aborder à la lumière de de la réalité objective, du schéma existentiel et des autres principes fondamentaux chers aux sophrologues.

L’ouvrage de Don Miguel RUIZ ne fait que 125 pages, pourtant il m’est impossible d’aborder l’ensemble des sujets en un seul article sans vous assommer, et faire perdre tout intérêt à la chose.

Cet article est donc le premier d’une série d’articles qui s’étaleront dans les semaines à venir. Il va nous permettre de poser les bases et nous forger quelques clés pour une meilleur compréhension du texte.

Pour cela, je ne ferais pas l’impasse sur le premier chapitre pour partir directement sur les 4 accords toltèques. A mon avis, ce passage apporte un éclairage, un contexte particulier et quelques clés pour décrypter le contenu de l’ouvrage.

Ce premier chapitre avec ses mots très durs et ses idées tranchées peut prêter le flanc à la critique, plus que les accords eux-mêmes. L’auteur y développe une vision très critique de notre société et de la religion. Il semble important de remettre les choses dans leur contexte et en particulier d’expliciter la notion de « rêve de la planète ».

Introduction aux 4 accords toltèques.

Là où pour les aborigènes australiens le temps du rêve désigne l’ère qui précède la création de la Terre, une période où tout n’était que spirituel et immatériel, Don Miguel utilise cette image du rêve pour nous décrire une situation d’asservissement volontaire et de conditionnement collectif.

Pour l’auteur, nous subissons un processus de domestication basé sur le cycle récompense / punition. Un processus dans lequel aucun choix ne nous est permis, ni celui de notre langue, ni celui de nos valeurs ou de notre religion, ni même celui de notre nom.

L’auteur met également en avant l’influence de la religion et des notions de justice et de loi morale qui en découlent. Une justice et une loi morale qui normalisent la souffrance et la peur d’une partie de la planète et se trouve à l’origine de notre besoin d’avoir raison et de donner tors aux autres.

Une loi morale qui fabrique une image de la perfection à laquelle il est impossible de se conformer. Qui entretient ce besoin d’attirer l’attention, de faire plaisir, d’être accepté par les autres… au point d’en arriver à devenir une autre personne que ce celle que nous somme, par peur de ne pas être comme il faut, et donc d’être rejetés.

Une peur du rejet, mais aussi un sentiment de frustration de ne pas être parfait. Sentiment qui engendre le rejet de soi-même (confiance en soi, image de soi) et fini par un rejet de l’autre.

Notre confiance en ces croyances nous condamnerait à souffrir, car, plus que la mort, c’est le risque d’être vivant, de s’exprimer, et donc d’être différent des autres qui suscite la plus grande peur.

La perversité de ce système tient dans le fait que, avec le temps, une part de nous-même devient notre propre dresseur et enferme la seconde part dans un rôle de victime. La situation est donc celle du triptyque : Juge – Système – Victime.

Un premier niveau de relecture

Pour une lecture apaisée de ce premier chapitre des 4 accords toltèques, l’application du principe de non-jugement me paraît indispensable. Il est difficile de remettre cet ouvrage dans son contexte historique et culturel : le prendre au pied de la lettre biaiserait la nécessaire réflexion qui en découle.

Pour autant, il faut avouer que ces quelques pages recèlent bien des similitudes avec les maux dont nous faisons tous l’expérience, chacun dans notre vie : le regard de l’autre, le besoin de reconnaissance ou plutôt la peur de la différence, les compromis et sacrifices que nous faisons avec nous même pour y répondre, la frustration, le rejet de son image, de son corps que cela entraîne…

Au travers de cette vision qui est celle de l’auteur, nous finissons tous par y retrouver quelque chose. Cela réveille un point douloureux chez chacun de nous. Mais faut-il pour autant le prendre comme vérité universelle ?

Ce serait retomber dans le travers d’un nouveau livre de loi sacrée, un livre « vérité absolue ». Non, c’est à chacun d’y exercer son esprit critique. Cette introduction doit nous inciter à réfléchir.

4 accords pour une solution unique ?

  • Que votre parole soit impeccable;
  • Quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle;
  • Ne faites pas de suppositions;
  • Faites toujours de votre mieux.

Pour moi, ces 4 accords ne sont pas un et indivisibles. En fonction de la réflexion qui va naître de la lecture et de la critique de ce premier chapitre, il se peut que vous vous concentriez plus sur l’un ou l’autre.

Vouloir s’appliquer à devenir parfait sur les 4 accords toltèques reviendrait, une fois de plus à recréer la situation dénoncée plus haut : vous chercheriez l’excellence au travers d’un modèle inaccessible. Pire encore, vous iriez à l’encontre du quatrième accord : faire de son mieux c’est aussi accepter de ne pas atteindre l’excellence.

L’auteur présente ces 4 accords toltèques comme le moyen de nous libérer de ces petits arrangements, de ces compromissions que nous avons accepté, mais qui nous vident de notre énergie.

Dans les prochains articles, nous les aborderons les uns après les autres, en essayant de comprendre leur signification, mais également leurs applications… ce qui nous permettra d’aborder une fois encore les notions de schéma existentiel à vivre, d’adaptabilité et de réalité objective.