Devenir proactif, oui ! Mais comment ?

Dans un article précédent, nous avons vu ce qu’être proactif signifiait réellement.

Ainsi avez pu constater à quel point cela était éloigné de la signification courante.

Par contre, nous n’avons pas abordé la question cruciale de savoir comment devenir proactif et utiliser cette liberté de choisir ?

D’où ce second article qui va se focaliser sur cette question et nous aider à acquérir les bonnes techniques… toutes simples.

Si vous n’aviez pas eu l’occasion de lire la première partie, il me semble judicieux de le faire avant de continuer cette lecture. Les choses vous paraîtront plus claires.

Devenir proactif commence par s’écouter !

Ouups, je vous arrête tout de suite ! Non, s’écouter cela ne signifie pas rejoindre les grandes tribus des « tamaloù » ou des « bobolà ». Je sais que certains sont encore en vacances mais tout même, un peu de sérieux (poufpouf…).

D’abord, commençons par nous écouter parler. Dans quel camp êtes-vous ? Quelles sont vos phrases favorites

Réactifs Proactifs
Je n’y peux rien Quelles sont les différentes solutions
Je suis comme je suis Abordons les choses de façon différente
Ça me rend malade Je contrôle mes sentiments
Ils ne le permettront pas Je peux présenter les choses à mon avantage
Je suis obligé de le faire J’agis selon mes valeurs
Je ne peux pas Je choisis
Je dois Je préfère
Si seulement… Je ferais…

La première colonne nous renvoie directement à une version « déterministe » de la vie : tout est prédéterminé, je ne suis pas responsable. Ensuite, parce que j’ai effectué ce transfert de responsabilité, je justifie le fait de ne pas faire de choix !

Par conséquent, pour le réactif, la prophétie de l’échec est la seule possible et elle est auto réalisatrice puisqu’il se bride lui-même.

Échec qui va venir étayer ses certitudes et renforcer ses convictions… je vous l’avais bien dit que j’allais échouer ! C’est un peu le même mécanisme d’auto sabotage que l’on retrouve dans le syndrome de l’imposteur.

Ce mécanisme peut aller jusqu’à le décharger de son destin. Il devient le jouet de forces extérieures : les autres, le destin, la lune. Bref, une pente assez dangereuse qui peut aller très loin, mais certainement pas nous faire devenir proactif.

Au contraire, le proactif se concentre sur l’action. Mais pas n’importe quelle action : celle sur laquelle il peut vraiment agir.

Encore une histoire de cercle !

Stephen R. COVEY, aborde cette notion de réactifs vs proactifs dans son livre « Les 7 habitudes » , ouvrage incontournable du développement personnel.

Pour l’auteur, nous pouvons prendre conscience des efforts pour devenir proactif par un exercice très simple.

À cet effet, il utilise une image qui n’est pas sans évoquer le principe de la zone de confort. Alors, pourquoi ne pas nous en servir ?

En premier lieu, notons tout ce à quoi nous consacrons notre temps et nos efforts. Tout ce qui nous fait râler ou nous donne du souci : santé, enfants, travail, économie, météo…

Maintenant, nous allons les séparer en deux groupes distincts :

  1. Les problèmes que nous pouvons contrôler, sur lesquels nous avons une influence;
  2. Les problèmes sur lesquels nous n’avons aucun impact ni influence.

Traçons 2 cercles concentriques

Cercles d'influence et des préoccupations

Les premiers iront dans le cercle central, le cercle d’influence. Les seconds seront regroupés dans le cercle extérieur, le cercle des préoccupations.

Une autre façon de remplir ces cercles consiste, toujours en vous écoutant, à identifier les situations dans lesquels vous utilisez « avoir » ou « être ».

Les phrases du style « je serais heureux quand… » ou « si seulement j’avais… » occupent le cercle des préoccupations.

À l’opposé, toutes les phrases du style « je peux être » ou, plus affirmatives, « je suis… » occupent alors logiquement le cercle d’influence.

Faire cet exercice permet de comprendre une chose très simple : chaque fois que nous pensons que le problème vient des autres, que quelque chose d’extérieur doit changer, c’est cette façon de penser qui est le problème.

Faire bouger les lignes

devenir proactif

Ainsi, devenir proactif va simplement consister à focaliser la plus grande partie de nos efforts et de notre temps sur le cercle d’influence.

Cette démarche va avoir pour conséquence naturelle d’accroître notre cercle d’influence.

En effet, nous allons consacrer notre temps et notre énergie à des choses sur lesquelles nous avons une réelle influence. Et cela va nous faire grandir.

Gagner en confiance en soi ne fait que renforcer cette dynamique qui nous permet de devenir proactif.

attitude reactiveÀ l’opposé, le réactif verra son cercle d’influence rétrécir.

Le transfert de responsabilité, le refus des responsabilités, tous ces éléments font que les choses passent hors de son contrôle.

Agir en mode réactif, c’est accepter que des éléments extérieurs contrôlent notre vie. Plus on laisse faire, plus cela devient vrai et pesant.

Devenir proactif n’est finalement pas si complexe. Cependant, il faut commencer par s’autoriser à faire les choses, à les voir autrement. C’est probablement là où votre sophrologue peut vous aider le plus efficacement.

Devenir proactif, c’est refuser que tout soit écrit et reprendre le contrôle. Et, rien que pour cela il me paraît important d’essayer.

Assumer ses choix

« Nous sommes donc libres de choisir notre réponse à toute situation et nous en choisissons, de ce fait, les conséquences. Qui sème le vent récolte la tempête » – S. COVEY

Faire des choix, changer sa façon de voir, vivre selon ses valeurs… ou pas. Toutes ces décisions impliquent parfois des conséquences qu’il faut assumer.

Devenir proactif ne signifie pas aller à l’encontre de toutes les règles. Il est important de comprendre que tout n’est pas toujours sous notre contrôle et, quand c’est le cas, il existe plusieurs types de situations :

  • Situation de contrôle directe : ce sont les situations qui dépendent directement de notre façon d’être et de faire;
  • Situation de contrôle indirecte : ce sont les situations qui mettent en jeu le comportement d’autres personnes et sur lesquelles nous pouvons influer.

Identifier ce type de situation nous rappelle que l’on n’évolue pas dans un univers clos. Nous avons des interactions avec ceux qui nous entourent.

Partant de ce fait, nul n’étant infaillible, il nous arrivera de faire des erreurs dans nos choix. Des erreurs qui peuvent nous impacter directement, mais aussi peser sur les autres.

Devenir proactif consiste aussi à savoir reconnaître, analyser et corriger ses erreurs. Mais être proactif c’est surtout en tirer des leçons et ne plus les répéter. Une fois de plus nous rentrons dans une spirale ascendante.

Faites le test

Il y a quelques années, je vous parlais de Matt Cutts et de sa conférence TED sur le fait d’essayer quelque chose de nouveau pendant 30 jours.

Et bien, je vous propose d’en faire autant et de vous concentrer sur votre cercle d’influence pendant 30 jours. Essayez de devenir proactif. Commencez par vous écouter parler et par changer. Faites le tri dans vos préoccupations. Quelles sont celles sur lesquelles vous pouvez vraiment agir pendant ces 30 jours.

Autorisez-vous à sortir du prédéterminisme. Reprenez les choses en mains.

N’attendez plus que les choses changent, faites-les changer.