consulterQui, quand dans quels cas consulter semble rester une question nébuleuse pour nombre d’entre nous quand on regarde la quantité de réactions suscité par l’article de Cosmopolitan « Quand consulter » que j’ai relayé sur Facebook il y a déjà plusieurs semaines.

Dans cet article, je ne vais pas chercher à vous apporter une règle stricte ni à vous fournir une réponse unique.

A cela, je préfère essayer de vous donner quelques repères pour vous aider dans votre choix du bon interlocuteur à consulter en fonction de votre situation et des recommandations faites par le corps médical.

La déontologie

Impossible pour moi d’écrire cet article pour vous aider à choisir qui consulter sans commencer par réaffirmer ce qui me paraît être l’une des règles fondamentales de la profession de sophrologue :

« Le Sophrologue ne concurrence pas les professionnels de la santé. Il ne pose pas de diagnostic, n’influence pas les choix thérapeutiques de ses clients et n’interfère pas dans les traitements en cours. Il dirige sur un thérapeute compétent et dûment qualifié le client qui nécessite une aide qui ne relève pas de ses compétences. » – Code de déontologie du Syndicat des Sophrologues Professionnels.

De cette règle il ressort la nécessité d’établir un certain nombre de critères pour savoir qui consulter en fonction de votre situation réelle et donc de savoir l’évaluer.

Faire le point avant de consulter

À force de parler de dépression, on finit par ne plus en connaître ni les causes ni les symptômes et cela se traduit par une augmentation spectaculaire des prescriptions d’anxiolytiques et de psychotropes. La France est le second pays au rang des consommateurs, après les États-Unis.

Chez nous, il suffit d’aller consulter son médecin traitant pour avoir accès à ce type de substances. Cela a certainement un côté positif, mais l’on est également en droit de se poser la question, comme l’a fait l’assemblée nationale il y a quelques années, de savoir quel pourcentage de ces prescriptions ne répondent pas à un besoin réel et pourraient être traité autrement ?

Il est important de faire la différence entre dépression et « coup de déprime ». Le fait de se sentir triste, d’être « déprimé », d’avoir des « idées noires » ou des difficultés à dormir ne veut pas forcément dire que l’on souffre de dépression. Les moments de cafard, de « blues », de doute ou de questionnement font partie de la vie.

Ce qu’il faut retenir

D’après les critères établis par le corps médical, pour pouvoir parler de dépression, et donc de maladie, il faut :

• Que ces perturbations de l’humeur soient multiples et bien caractérisées ;

• Qu’elles se manifestent de façon (quasi) permanente pendant une période supérieure à deux semaines ;

• Qu’elles entraînent une gêne importante dans un ou plusieurs domaines de la vie quotidienne (difficulté ou incapacité de se lever, d’aller à son travail, de sortir faire ses courses…).

Contrairement à certaines idées reçues, la dépression ne relève ni d’une fatalité ni d’une faiblesse de caractère.

C’est une maladie qui peut toucher tout le monde (quel que soit son âge, son sexe, son niveau social…), qui entraîne une souffrance et une gêne importantes et dont le soin nécessite une prise en charge par un professionnel compétent.

Votre sophrologue pourra vous aider dans vos « coups de déprime » et vous fournir les outils pour chasser vos « idées noires », mais son action sera limitée par la déontologie. Ne vous étonnez pas s’il vous est proposé de consulter un thérapeute avant d’aller plus loin dans la démarche. Ce n’est pas signe d’un manque de savoir-faire, bien au contraire.

Plus d’informations

HAS : critères de diagnostics de la dépression

Association France Dépression