BonheurLe bonheur… coincé entre le Black Friday et le début des courses de Noël, il me semble que le timing est parfait pour revenir sur ce sujet.

Qu’est-ce que le bonheur ? Comment le trouver ?

Qu’est-ce qui nous rends heureux ? Pouvons nous le cultiver, l’entretenir ?

Au contraire, sommes nous condamnés à une éternelle quête du bonheur ?

Il y a tant à dire ! Aussi, je vous propose de l’aborder sous un nouvel angle. Mais avant cela, commençons donc par un exercice pratique.

Petit exercice préliminaire

En premier lieu, je vous propose de nous livrer à un petit exercice, très simple et très rapide.

D’abord, prenez une feuille blanche et un stylo. En haut de cette feuille, en gros et gras, écrivez :

“Je serais plus heureux-heureuse, si :”

Ensuite, éteignez cet écran et faites la liste de tout ce qui pourrait vous apporter le bonheur.

Enfin, revenez finir la lecture de cet article.

C’est fait ? On repart ? Allez !

Qu’est-ce que le bonheur ?

La question est aussi vieille que le monde. C’est en parcourant les lectures proposées par le programme de philosophie que j’en ai retrouvé l’une des traces les plus parlantes :

Il faut se rendre compte que parmi nos désirs les uns sont naturels, les autres vains, et que parmi les premiers il y en a qui sont nécessaires et d’autres qui sont seulement naturels.

Parmi les nécessaires, il y en a qui le sont pour le bonheur, d’autres pour la tranquillité du corps, d’autres enfin pour la vie même. (…) Quand donc nous disons que le plaisir est notre but ultime, nous n’entendons pas par là les plaisirs des débauchés ni ceux qui se rattachent à la jouissance matérielle, ainsi que le disent les gens qui ignorent notre doctrine ou qui sont en désaccord avec elle, ou qui l’interprètent dans un mauvais sens.

Le plaisir que nous avons en vue est caractérisé par l’absence de souffrances corporelles et de troubles de l’âme. Ce ne sont pas les beuveries et les orgies continuelles, les jouissances des jeunes garçons et des femmes, les poissons et les autres mets qu’offre une table luxueuse, qui engendrent une vie heureuse, mais la raison vigilante qui recherche minutieusement les motifs de ce qu’il faut choisir et de ce qu’il faut éviter et qui rejette les vaines opinions grâce auxquelles le plus grand trouble s’empare des âmes.

Épicure, Lettre à Ménécée, Editions Flammarion

Ce que le bonheur n’est pas.

Dans ce texte, Épicure définissait déjà sa vision du “plaisir”, que nous appelons aujourd’hui bonheur. Mais il en fait un portrait en ombre chinoise. Il ne nomme pas ce qui fait le plaisir. Au contraire, il liste tout ce que le bonheur, ou le plaisir, n’est pas.

Ce choix se justifie par un constat très simple : nous avons chacun notre propre définition de ce qu’est le bonheur. Mais, nous reviendrons sur ce point par la suite.

Ainsi, s’il nous fallait transposer cette description de ce que n’est pas le bonheur aujourd’hui, peut-être pourrions nous la réduire à 3 points essentiels :

Ce n’est pas le bien-être matériel.

Voitures , maisons tout confort, bijoux, vêtements, téléphones tous ces biens matériels ne sont pas des signes de bonheur.

Yves Alexandre THALMANN, dans son livre “Petit traité de démanipulation publicitaire“, cite l’étude suivante :

” En 1940, les Américains évaluaient leur satisfaction générale dans la vie à 7,5 sur une échelle allant jusqu’à 10. Un tiers des foyers n’avait pas l’eau courante, ni toilettes intérieures ni douche.Seule la moitié disposait d’un chauffage central.

De nos jour, malgré les lave-vaisselle, four à micro-ondes, machine à laver, écrans plats et ordinateurs, le score actuel de satisfaction des Américains est de 7,2″.

En 2013, Challenge nous apprenait que les population les plus riches n’étaient pas épargnées par ce phénomène.

En effet, en France, les ménages appartenant au dernier décile en matière de revenus (soit les 10% les plus riches en revenus) donnent à leur vie une note moyenne de 7,8 sur 10 contre seulement 6 pour les ménages du premier décile, donc les 10% les poins riches en revenus.

A condition d’en avoir suffisamment pour satisfaire nos besoins primaires (manger, se loger, se vêtir et être en sécurité), l’argent ne fait pas le bonheur. Ne confondez pas être et avoir.

Ce n’est pas le statut social

Postes, titre et diplômes ne sont pas des tickets vers le bonheur. De nombreuses études démontrent qu’aujourd’hui, c’est la quête du sens et de l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle qui est privilégié.

Tout le monde ne trouve pas son bonheur dans des études longues. Certains s’épanouiront dans des métiers manuels plutôt que de peiner toute leur vie dans un travail qui les ennui.

La beauté et la santé

S’il suffisait d’être beau et en bonne santé pour être heureux, les magazines people feraient faillite ! Apprenons à nous aimer tel que nous sommes plutôt de chercher à atteindre un exemple inaccessible.

De même pour la santé. Je côtoies des personnes atteintes de maladies chroniques mais heureuses. Elles profitent de chaque moment de joie.

Maintenant, reprenez votre liste et rayez tout ce qui n’est pas le bonheur…

Alors, il est où le bonheur…

Alors, que reste-t-il de votre liste ? Si vous avez appliqué les critères précédents, il est possible qu’elle ait sérieusement diminuée.

Dans ces conditions, où trouver le bonheur ? Qu’est-ce qui peut nous rendre heureux ?

A ces questions il est autant de réponses que de personnes qui se les posent. Nous avons toutes et tous nos conceptions du bonheur, de ce qu’il représente, et surtout de la façon d’y accéder.

Pourtant, s’il est impossible de donner une réponse unique et universelle, il existe de nombreuses pistes. Pour trouver cette combinaison magique qui vous est propre explorez les.

Ici et maintenant

Ne visez plus la lune ou une quelconque inaccessible étoile. Comme je l’expliquais dans un article précédent, le bonheur c’est ici et maintenant ! Alors, prenez l’habitude de le vivre au jour le jour. Chaque instant doit être apprécié.

Donnez du sens

Que ce soit dans votre travail ou vos loisirs, donnez un sens à ce que vous faites. Ce que l’on fait doit nous rendre heureux et apporter du bonheur, qu’elle qu’en soit la forme.

Partagez

Partagez avec vos collègues, la communauté, vos proches. Les relations sociales sont essentielles au bonheur. Votre couple, vos amis… toute relation épanouissante a un effet positif sur le bonheur. Cultivez les ! Cela va vous demander des efforts, mais travailler sur vous, vous rendre meilleur est aussi un facteur d’épanouissement.

S’il fallait encore vous convaincre, lisez ce merveilleux texte de Gabriel Garcia Marquès.

Vous l’aurez compris au travers de cet inventaire : le bonheur dépend de ce que vous êtes et non de ce que vous avez ! Inutile d’aller le chercher en boutique ou sur internet. Il est là, en vous.

A vous de plonger en vous-même pour aller le chercher.

Bibliographie :

Crédit Photographique :

Waynele on Foter.com / CC BY-NC-SA