Amour

Le 17 avril 2014, le grand écrivain Gabriel Garcia Márquez, prix Nobel de littérature, a quitté ce monde en nous laissant des textes magnifiques sur la vie, l’amour et la compassion.

Je tenais à faire une exception dans la ligne éditoriale de ce blog pour rendre un hommage sincère à ce grand monsieur qui nous a tant apporté.

Souffrant d’un cancer, il s’était retiré de la vie publique et avait cessé d’écrire depuis 2009. Se sachant condamné sans en connaître l’échéance, son dernier texte est une lettre d’adieu à ses amis.

À la lecture de ce texte magnifique sur l’amour de son prochain et la compassion, nous ne pouvons que nous réjouir qu’il soit sortir du cercle de ses proches.

Il nous offre, à tous, l’occasion de méditer sur notre rapport aux autres, le véritable sens de la vie et les valeurs qui doivent nous guider tout au long de celle-ci.

Si pour un moment Dieu pouvait oublier que je suis une marionnette de chiffon et me donner en cadeau une parcelle de vie, j’en profiterais le plus possible.

Je ne dirais probablement pas tout ce que je pense, mais sûrement je penserais tout ce que je dis.

Je dormirais peu, je rêverais davantage, sachant que pour chaque minute pendant laquelle nous fermons les yeux nous perdons soixante secondes de lumière.

Je marcherais alors que les autres s’arrêtent ; je me réveillerais quand les autres s’endorment.

Aux hommes je leur prouverais combien ils se trompent en pensant qu’ils cessent d’être amoureux en vieillissant, sans savoir qu’ils vieillissent quand ils cessent d’être amoureux.

À un enfant je lui donnerais des ailes, mais je le laisserais apprendre à voler tout seul.

J’ai tant appris de vous, les hommes…,J’ai appris que tout le monde veut vivre au sommet de la montagne sans savoir que le vrai bonheur est dans la manière de l’escalader.

J’ai appris que lorsqu’un nouveau-né serre pour la première fois dans sa petite main le doigt de son père il le garde attrapé pour toujours.

Il y a tant de choses que j’ai pu apprendre de vous ! Mais réellement peu me serviront parce que quand elles seront rangées dans cette valise malheureusement je serai en train de mourir.

Dis toujours ce que tu ressens et fais ce que tu penses.

Si je savais que ce sont les dernières minutes que je te vois je te dirais: « Je t’aime » et j’ignorerais, honteusement, que tu le sais déjà.

Il y a toujours un lendemain et la vie nous donne une autre opportunité de faire les choses bien; mais si je me trompe et que ce jour-ci est le seul qui nous reste, j’aimerais te dire combien je t’aime et que je ne t’oublierai jamais.

Le lendemain n’est assuré pour personne, jeune ou vieux. Aujourd’hui ce peut être la dernière fois que tu vois ceux que tu aimes. N’attends donc pas davantage, agis aujourd’hui parce que demain n’arrivera peut-être jamais et que sûrement tu regretteras le jour où tu n’as pas pris le temps d’un sourire, d’une étreinte, d’un baiser et où tu as été trop occupé pour leur adresser un ultime souhait.

Garde auprès de toi ceux que tu aimes; dis-leur à l’oreille que tu as besoin d’eux; aime-les et soigne-les bien; prends le temps de leur dire “je te comprends”, “pardonne-moi”, “s’il te plaît”, “merci” et tous les autres mots d’amour que tu connais.

Personne ne se souviendra de toi pour tes pensées secrètes. Demande au Seigneur la force et la sagesse de les exprimer. Démontre à tes amis et êtres chers combien ils comptent pour toi.

Il y a tellement de choses que j’ai pu apprendre de vous autres…Mais en fait, elles ne serviront pas à grande chose, car lorsque l’on devra me ranger dans cette petite valise, malheureusement, je serai mort.

 J’espère que ces quelques paroles vous inspireront et vous guideront dans vos réflexions ou méditations.