douleur chroniquePendant de nombreuses années, la médecine n’offrait que deux réponses à la douleur chronique : les médicaments ou le déni.

Fort heureusement pour ceux qui en souffrent, les choses évoluent.

Une meilleure connaissance des mécanismes de la douleur et d’une volonté forte d’améliorer la prise en charge de la douleur chronique, ou non, ont fait bouger les choses.

De fait, les études scientifiques menées ces dernières années ont permis de mettre en évidence les apports des techniques non médicamenteuses, ou méthodes alternatives complémentaires, comme la sophrologie.

C’est sur la base de ces travaux que le Ministère de la Santé dans son plan d’amélioration de la prise en charge de la douleur 2006-2010 (page 26) écrivait :

Le traitement médicamenteux ne constitue pas la seule réponse à la demande des patients douloureux. Les techniques non médicamenteuses de prise en charge de la douleur existent.

Les professionnels et les usagers les reconnaissent comme efficaces.

Il s’agit de traitements réalisés par des professionnels de santé qualifiés (…) , méthodes psychocorporelles ou comportementales (hypnose, relaxation, sophrologie)

Cette recommandation s’adresse à toutes les typologies de douleurs. Mais c’est avec le traitement des douleurs chroniques qu’elles prennent tout leur sens.

La douleur chronique

Pour bien comprendre les caractéristiques spécifiques de la douleur chronique, il faut peut-être prendre un peu de recul.

Chronique ou pas, l’INSERM définit la douleur comme :

une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ou décrite dans ces termes”

Cette définition éclaire un certain nombre de points importants, dont le principal est que la douleur étant basée sur le ressenti du patient. Elle est donc difficile à quantifier et à qualifier.

L’autre élément important de cette définition réside dans le constat que cette douleur n’est pas systématiquement liée à une lésion, ce qui rend son étude complexe. Nous verrons que cela a son importance dans le cas des douleurs chroniques.

On peut répartir les différents types de douleurs en trois grands groupes de douleurs :

  1. L’alarme :  c’est celle qui nous prévient quand on se pique ou que l’on se brûle;
  2. L’aiguë : liée à une blessure ou un traumatisme, cette douleur a une durée inférieure à trois mois;
  3. La chronique: c’est la douleur “maladie”, installée, et dont la durée est supérieure à six mois.

Cette barrière des six mois s’explique par une constatation simple : dans la plupart des cas de blessures ou de traumatismes, les tissus ne sont plus endommagés après une période de 3 à 6 mois. C’est donc le cerveau qui continue à produire la douleur, sans cause tissulaire réelle.

Ces douleurs chroniques s’accompagnent généralement d’une composante cognitive qui se présente sous la forme d’un sentiment d’injustice (pourquoi je souffre ? Pour quoi moi ?), de culpabilité (à cause de cette douleur, je ne suis plus bon à rien) ou de peur face à un élément inconnu et non maîtrisé (est-ce que cela va durer ? Comment lutter ?). Sur la durée, cette composante cognitive est génératrice de stress et parfois même de dépression.

Il arrive donc un moment où l’action réelle des médicaments prend fin. Il devient nécessaire de reprogrammer le cerveau pour qu’il arrête de produire de la douleur inutilement.

Sophrologie et douleurs chroniques

Dans le cas de douleurs chroniques, il convient donc de rétablir un bien-être émotionnel pour aider le cerveau atténuer la douleur  produite et, progressivement, se reprogrammer.

À ce stade, il me paraît important de préciser que la sophrologie ne va pas “éliminer” la douleur chronique et que nous sommes bien ici dans une méthode alternative et complémentaire. Une méthode qui ne peut s’envisager après un traitement médicamenteux de fond des causes physiologiques de la douleur chronique.

Pour vous aider à soulager la douleur chronique puis essayer de vous en affranchir, la sophrologie propose différentes techniques. Nous allons nous arrêter sur les trois familles principales qui sont les techniques de : dé-focalisation, focalisation et la réinterprétation.

Dé-focalisation

Pour résumer les techniques de dé-focalisation de façon simple, on peut dire qu’elles consistent à déplacer l’attention de la zone douloureuse vers une autre zone qui ne l’est pas. En éloignant notre attention, notre cerveau modifie sa perception de la douleur. Dans le cas des douleurs chroniques, ces techniques permettent de répondre à la problématique commune du « trop d’écoute » qui avait déjà été abordée sous une autre forme pour la confiance en soi.

Cette technique de dé-focalisation est également utilisée pour les douleurs aiguës. Certains services de secours, comme les pompiers de Paris, utilisent ces techniques. Elles sont dispensées en complément des premiers soins. Pour rassurer et détourner l’attention des accidentés en attendant de pouvoir les transporter ou les confier aux urgentistes.

Focalisation

À l’opposé de ces techniques dites de détournement, les techniques de focalisation nous permettent de dépasser la peur de la douleur et rentrer directement au coeur de celle-ci.

Pour les douleurs chroniques, ce type de techniques permet de “reprendre la main” sur la douleur, d’apprendre progressivement à la contrôler plutôt que d’être contrôlé par elle.

Mieux connaître et maîtriser sa douleur, c’est aussi l’opportunité de la modifier en intensité et en qualité. Jusqu’à la faire taire.

Réinterprétation

Enfin, la réinterprétation a pour objectif, non seulement de verbaliser cette douleur, la ou les causes supposées, les événements associés, mais aussi de lui donner un autre sens. Ce type de techniques s’applique pour lutter contre les douleurs chroniques. Celles pour qui “en avoir plein le dos”, “les bras cassés” ou “la tête comme un compteur à gaz” n’est plus une métaphore. Mais une réalité quotidienne et douloureuse.

Toutes ces techniques ont montré leurs efficacités, chacune dans leur domaine. Ces techniques non médicamenteuses sont recommandées et enseignées aux équipes médicales ayant à prendre en charge la douleur.

Vous aussi vous pouvez en bénéficier pour améliorer votre quotidien, il suffit de consulter votre sophrologue.