emailsEmails ! Rien que le nom provoque ces certains de véritables crises d’angoisse. N’avez-vous jamais eu ce petit pincement, cette boule au ventre le lundi matin en allumant votre ordinateur au bureau : combien va-t-il y en avoir ? Qu’est-ce qui va me tomber sur la tête ce matin ? Combien de temps vais-je perdre à répondre ?

Une étude toute récente vient enfin de confirmer ce que les psychologue, les médecins du travail et tous ceux qui, comme moi, constate et combattent le stress au travail : notre façon de réagir et d’appréhender ces emails  provoque plus de stress que leur nombre !

Une fois de plus, cela montre que nous pouvons agir, chacun à notre niveau et devenir acteur de notre bien-être !

Emails, internet : de nouvelles façons de travailler

Avant de revenir sur l’étude concernant les emails, je souhaitais rappeler quelques faits sur l’évolution de notre façon de travailler et plus particulièrement sur les relations entre collègues.

emails evolutionAvec l’arrivée d’internet, la généralisation des portables, tablettes et autres outils connectés, nos habitudes de travail ont plus évoluées durant les 10 ou 15 dernières années qu’elles n’avaient évoluées depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

Après avoir fluidifié et facilité les échanges, ces nouveaux outils se sont multipliés et ont finis par s’accaparer la quasi totalité des échanges : nous parlons plus que par machines interposées.

Les échanges directs, face à face, sont devenus des exceptions, ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes sur lesquels je reviendrais dans un prochain article.

Ces outils ont également démultipliés la quantité d’informations. Grace à la messagerie et aux emails, tout le monde devient (théoriquement) joignable à n’importe quel moment. Nous pouvons envoyer ou enregistrer le message, nous savons que son destinataire le recevra.

Tout serait pour le mieux si nous n’avions pas développé, en particulier vis à vis des emails, une culture de l’urgence.

L’attitude vis à vis de nos emails : la culture de l’urgence.

Cette culture de l’urgence et les ravages qu’elle provoque sont au coeur de cette nouvelle étude menée par la British Psychological Association et Future Work Center, dont les résultats ont été présentés le 7 janvier dernier.

Ainsi, cette étude nous apprend que 62,1% des personnes interrogées sont joignable par emails en permanence. Ils gardent toujours, que ce soit sur leurs ordinateurs (82,9 %) ou leurs portables (14%), le logiciel d’emails activé.

Mais, plus que le moyen de lire ces emails, c’est le mode de réception et la quantité qui provoquent une pression constante et cette culture de l’urgence : 49% de utilisateurs d’emails sont en mode « push ».

Ils ne décident pas quand aller lire ses emails, mais en subissent l’arrivée. Si cela ne représente « que » un peu plus d’une heure par jour, il faut bien se rendre compte que cette heure est fragmentée sur l’ensemble de la journée.

C’est donc en passant notre temps à vérifier que nous n’avons pas reçu d’emails importants, à répondre aux un et aux autres, à en envoyer et à attendre la réponse, que nous auto-entretenons ce stress et cette pression.

Agir : casser la spirale

Nous pourrions croire qu’il suffit alors de s’organiser, de classer, d’avoir les bons outils, que l’on peut limiter et regrouper le  temps de traitement de ces emails à quelques sessions en cours de journée pour résoudre le problème… mais cette étude démontre que cela ne fonctionne pas !

S’organiser ne supprime pas la pression et le stress généré par les emails. L’étude démontre qu’il faut changer notre vision des choses, réduire l’importance que nous leur donnons.

Il nous faut réapprendre à nous concentrer sur ce que nous faisons, réapprendre à finir ce qui est en cours sans zapper parce que notre messagerie vient de nous annoncer l’arrivée d’un nouveau mail.

Si savoir faire un premier tri, et jeter l’inutile, s’avère nécessaire il faut également réapprendre le temps de la réflexion. Réapprendre à prendre le temps de réfléchir au sujet ou à la question plutôt que de faire des réponses superficielles ou guidées par l’émotion.

Il faut aussi réapprendre l’humain. Le mail nous coupe de tous ces signaux non-verbaux, de cette lecture des attitudes de l’autre qui nous aident à mieux décrypter le message. Ne vaut-il pas mieux alors discuter de cela de vive voix ou, mieux, face à face ?

Quel est le degré réel d’urgence ? Nous ne sauvons pas tous des vies ni ne réalisons pas des miracles à chaque emails. Ces mails valent-ils la peine de négliger le reste ?

Le rôle de la sophrologie ?

Dans notre culture de la performance et de l’immédiateté, ces réflexion peuvent paraitre anecdotique ou déplacée. Pourtant, prendre le temps, ne plus vivre sous pression est essentiel. Essentiel pour lutter contre le stress, mais aussi pour la productivité, la qualité du travail et la créativité.

Apprendre à lâcher prise c’est aussi cela : savoir remettre les choses à leur juste place, à prendre du recul. Cela demande du temps, du travail sur soi… et les sophrologues sont aussi là pour cela.

Un sophrologue nous vous apprendra pas à classer vos emails ni à répondre. Par contre, il peut vous permettre de prendre de la distance, de réapprendre à vous concentrer, à ne plus culpabiliser de laisser votre messagerie éteinte quand vous avez besoin de souffler, de faire le vide.

Il vous apprendra à reprendre le contrôle de votre temps, de votre corps et de votre esprit. Vous vous apercevrez rapidement que vous aviez tout à y gagner en efficacité, en productivité mais surtout en bien-être.