bien-êtreLe bien-être au travail est un sujet qui revient de plus en plus dans l’actualité. J’ai eu beaucoup de plaisir à voir le reportage grand format réalisé par France 2 avec deux exemples sur ce sujet : le cabinet d’audit Deloitte et la société SGS. Ce reportage présente plusieurs aspects intéressants qui sont trop souvent occultés par d’autres médias : décryptage !

Première constatation : le bien-être au travail a un double objectif. Les différentes actions mises en place ont pour objectif de rendre le lieu de travail plus convivial, plus accueillant. Elles permettent d’offrir la possibilité aux employés de se sentir aussi bien dans leur tête, en leur proposant de la relaxation, que dans leur corps, avec le sport. Mais cette démarche a aussi un objectif de « rentabilité ».

Bien-être et retour sur investissement

Ainsi, quand Bertrand Boisselier, membre du comité exécutif en charge des finances chez « Deloitte » parle d’investissement dans le capital humain, ce n’est pas une parole en l’air. Ce grand cabinet d’audit y a consacré 7% de son chiffre d’affaires. Mais la démarche est claire : si la société investit dans l’acquisition et l’entretien de ce capital humain au travers d’actions liées au bien-être, comme toutes les autres sociétés qui en font de même elle en attend un retour sur investissement. Il faut croire que ce retour existe de façon suffisamment probante pour que ce programme soit maintenu.

Pour l’auteur de ce reportage, un salarié heureux est considéré comme plus productif et que ce bonheur, ce bien-être au travail, est un outil de croissance. Je crois que ce propos peut être nuancé, comme nous le verrons plus loin. Pour le moment, la seule chose que l’on puisse affirmer, c’est qu’il ne sera pas moins productif.

Le fait de se sentir apprécié et de pouvoir s’ouvrir sur son lieu de travail au sport, à la relaxation et parfois même à la sieste sans avoir à se cacher ou faire vite pour ne pas être « marqué » par sa hiérarchie est déjà extrêmement important. On abandonne là l’obligation de présentéisme qui était un facteur de stress important au sein de nos entreprises. Ce changement est déjà un grand pas en soi.

Le bien-être, ce que cela rapporte

Le dirigeant de l’entreprise SGS interviewé dans ce reportage va plus loin sur les retours qui peuvent être attendus du bien-être en entreprise, avec une vision chiffrée de la démarche mise en place au sein de son entreprise :

  • Un absentéisme en baisse de 0,35%.
  • Un turnover en baisse de 2%.
  • Une mobilité en hausse.
  • Un gain estimé entre 300 et 400.000 € sur l’année pour son entreprise.

Bien-être et management

Mais pour en arriver à ces résultats, la démarche demande un véritable travail de fond au sein de l’entreprise. Il ne suffit pas de faciliter la pratique sportive ou d’organiser des séances de relaxation ces actions ne sont qu’une étape secondaire. Dès 2008 le rapport Nasse & Légeron, remis à Xavier Bertrand qui était alors Ministre du Travail, préconisait, avant d’en arriver à ce type d’actions liées au bien-être, de procéder à un véritable travail sur les causes du stress et du mal-être au travail : surcharge de travail, insuffisante marge de manœuvre pour faire face à la demande, pression sur des objectifs quantitatifs et/ou qualitatifs, manque de soutien du management ou des collègues, insuffisante reconnaissance du travail, définition des tâches imprécise diluant les responsabilités, etc.

C’est probablement ce que sous-tendait l’idée de travail sur un encadrement « trop rigide » évoquée par la journaliste à l’origine de ce reportage et c’est bien là le fond du problème ! La confiance  entre Manager/employés et le sens que l’on donne au travail sont les préalables à toutes démarche de bien-être au travail. Ce sont les éléments qui donneront au reste de la démarche sa véritable valeur et permettront d’en dégager non seulement le retour sur investissement, mais aussi d’en assurer les bénéfices sur le long terme. Sans ce travail préalable, les actions destinées à établir le bien-être au travail sont vouées à l’échec à moyen terme.

La France en retard

Comme le pointe la journaliste dans sa conclusion, ce concept de bien-être au travail qui nous semble si novateur ne l’est pas vraiment. Depuis plus de dix ans on retrouve cette approche globale du bien-être au travail dans de grandes entreprises, comme IBM, ou au travers de nombreux articles publiés par des chercheurs dans des journaux comme The Journal of Socio-Economics. Ces études et ces recherches sont toutes corroborées par les résultats obtenus sur le terrain par les  entreprises et ces résultats expliquent le taux moyen de 42% des DRH qui s’impliquent dans ces démarches à travers le monde. En France, ils ne seraient que 17 % selon l’enquête (Michael Page) citée. Ce ne sont pourtant pas les rapports et autres propositions qui manquent pour inciter les entreprises.

Dans les faits, les choses avancent doucement. Comme sophrologue, je suis de plus en plus sollicité par des sociétés qui ont réalisé les premières étapes de cette révolution du bien-être au travail et qui, maintenant, commencent aussi à en tirer les bénéfices. Après avoir levé une partie des freins, avec des employés plus motivés, plus à l’écoute, la notion de productivité ne se mesure plus uniquement en terme de vitesse ou de pièces produites. On parle maintenant de valeur ajoutée, d’implication et d’innovation.

Ce domaine étant très sensible en terme d’image, il est difficile de savoir quelles sont les entreprises qui sont encore dans la première phase, mais la dynamique est là et, si les entreprises en mesurent bien les enjeux, nous sommes face à un nouveau tournant dans la façon de manager les équipes.

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